Dans mes petites expériences ces dernièrs jours dont ma visite aux urgences, sans gravité, je me suis tout de même retrouvé un instant avec réellement l'impression d'étouffer et que mon heure avait peut être sonné. C'est une impression vraiment désagréable, d'un côté un peu paniqué, d'un autre un peu fataliste, mais c'est un souvenir assez marquant en tout cas, même si ce n'est pas encore demain (je l'espère) qu'on arrivera à m'enterrer, j'ai encore trop de sites à ouvrir

N'empêche, sans pouvoir parler de la mort (sinon je ne serais pas la ), je me demandais toujours comment on réagit quand on voit qu'on approche d'une mort possible sans savoir si l'issue sera fatale ou non et que, tout ce que l'on a fait jusqu'ici se clôturera avec ces derniers instants... Me voila renseigné, on est plutôt serrein

Soit, c'était un topic pour casser un peu le moral des troupes, je suis vivant et d'après l'urgentiste j'avais un super bon coeur, des poumons parfaits et j'avais un super graphique pour mon joli petit coeur qui battait, comme un jeune gars de 26 ans en pleine forme quoi

Mais il y a quand même quelques secondes ou j'ai eu peur, voila, stout, vous pouvez circuler, sauf si vous avez aussi des expériences à racconter à docteur zion

Il y a deux ans, j'ai eu des problèmes de santé qui m'ont convaincu (mais alors vraiment convaincu ) que je n'en avais plus que pour quelques mois dans le meilleur des cas.
J'avais déjà gambergé sur l'idée de la mort, mais là, on quittait tout à coup les réflexions abstraites sur la nature mortelle de l'homme pour envisager une perspective très proche. Ça a été une expérience assez angoissante et plutôt solitaire parce que je ne voulais pas en parler avec d'autres personnes de mon entourage tant que je n'étais pas absolument sûr et, d'un autre côté, quelque chose en moi se refusait à faire les examens qui auraient précisément levé le doute (en vertu du fallacieux principe qu'une menace qu'on ignore est moins menaçante ). Au moins, ça m'aura permis d'aller jusqu'au bout de ce petit débat intérieur et d'envisager la chose avec plus de sérénité.
En fin de compte, je suis toujours là un peu moins "invunérable" qu'avant, moins sûr de finir centenaire, moins confiant dans mon état de santé général mais bon, j'ai fini par me rendre à l'évidence que je n'allais pas mourir tout de suite et j'ai un peu l'impression de mieux profiter de la vie, depuis... avec en plus l'illusion flatteuse et certainement fausse d'être devenu plus sage

Moi je veux une mort à la James Dean

On n'est pas vendredi

Hum, c'est encore plus complexe à "vivre" que de se savoir condamné sur une courte période, même si on sait que notre star à tous est immortelle, une star ca ne meurt jamais (si?). On a un exemple très concret dans l'entourage, personne n'est optimiste sur sa survie à une opération mais on lui a enjolivé la vérité pour ne pas le stresser et pour ne pas compliquer l'opération. Est-ce qu'on a le droit de lui mentir sur son état, sur le fait qu'il y a des chances non négligeables qu'il ne se réveille plus? Je ne sais pas

Pour ma part, si je suis condamné à ne plus vivre que quelques jours ou quelques semaines, j'aimerais le savoir pour me permettre de clôturer certaines choses personnelles et pour essayer que, par exemple, tout mon boulot ne soit pas condamné à s'éteindre avec moi... Mais d'un autre côté, je ne sais pas comment on vit quand on sait qu'il ne nous reste plus qu'une durée limitée à vivre, c'est très personnel comme réaction mais j'hésite entre fatalité ou prendre la vie à pleine dents pour ce qu'il en reste et si cela tourne en fatalisme, autant ne pas le savoir

Enfin, une chose est sûre, c'est le destin final de tout le monde, on ne sait pas où ni quand mais on sait que cela va arriver, c'est sûr

EDIT: Tiens, question perso, je me permets, t'as quel âge H2G2?

Ah mais ça je l'ai déjà dit là tiens, faut suivre, hein
Seulement, ça a changé depuis, j'ai 43 ans

Moi c'est la mémoire

T'as quel âge, donc?

Je suis contre
On doit lui dire la vérité vraie

C'est un débat entre la famille et les médecins en général, le fait qu'on lui dise ou non...
C'est parfois plus facile pour la famille de ne rien dire

Mais je ne savais pas que les médecins mentaient comme des arracheurs de dents encore à notre époque

C'est égoiste de choisir la solution de facilité

Il faut voir, cela dépend très fort du caractère des gens et de leur manière de réagir à ce type de nouvelle :

En théorie, je suis d'accord avec toi, Poire. D'ailleurs, si j'étais le sujet concerné, je pense que je voudrais savoir la vérité, afin de mettre de l'ordre dans mes affaires comme dit Zion, et de faire l'une ou l'autre chose un peu folle ou coûteuse que je ne m'autorise pas par crainte des conséquences à long terme.

Mais d'un autre côté, j'ai dans ma famille une vieille dame qui a été opérée d'un cancer (du foie, je crois) il y a environ 6 ans et demi. A l'époque, on lui avait dit qu'on allait lui enveler un kyste, afin qu'elle ne se tracasse plus après l'opération. La vérité est que ce cancer avait déjà commencé à faire des ramifications, impossibles à enlever, et qui dégénéreraient tôt ou tard en cancer généralisé. De toute façon, on lui donnait encore maximum 4 ans à vivre (elle avait 85 ans à l'époque). Si elle avait su tout cela, elle se serait laissé mourir, elle ne se serait pas battue. Eh bien, elle a maintenant 92 ans, vit toujours dans sa maison et part 2 X par an au Canada pour rendre visite à son fils !
C'est un exemple qui montre que toute vérité n'est pas toujours bonne à dire.

Je ne dirai rien!

C'est à elle de choisir, pas à vous.

"voulez-vous savoir que vous allez bientôt mourrir ?", pas évident à poser comme question... ni à répondre en fait

Dans des cas graves, le fait de savoir quand tu en aura fini peut être soulagement : ainsi il ne faut plus s'inquiéter sur le fait que rien n'est certain et que ca peut être d'un jour à l'autre, avec l'impossibilité d'avoir des projets à tenir (même si pour peu de temps) !

Non, de fait... Enfin pour ma part on dirait que j'en ai encore au moins pour quelques temps

Mais en y repensant, j'hésite entre vouloir savoir que j'en ai plus que pour qqs mois et essayer de finir ce que j'ai commencé et faire quelques dernières choses, de pouvoir préparer une mort en sérénité... Ou d'un autre que cela s'arrête brutalement sous un bus sans avoir eu le temps de me poser la question

Sinon on peut continuer dans le morbide, enterrement ou crémation?

Dans ma famille, on a tendance à opter pour la crémation. Pour moi aussi, j'aimerais autant Veuillez le noter, si vous deviez me servir d'exécuteurs testamentaires

Mais et si t'es pas mort, ca doit faire chaud, non?

Si je ne suis pas mort, je vous interdis de mettre le feu, non mais
Fallait vraiment le préciser, ça ?
J'ai dit "exécuteurs testamentaires" pas "exécuteurs" tout court