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Clandestino
L'année de mes 15 ans, nous avions un professeur de français assez exceptionnel; l'une des choses qu'il nous avait demandée de réaliser pendant l'année était d'écrire une nouvelle ou un petit roman -- nous étions justement en train d'étudier les structures narratives et autres joyeusetés littéraires.
A la même époque, j'avais découvert les "onze mille verges" d'Appolinaire et je m'étais mis en tête d'être le prochain Paganini de la prose branlettatoire. Je m'étais donc attelé -- dans la plus profonde discrétion, cela va de soit -- à la rédaction d'une oeuvre qui, je n'en doutais pas, aurait fait passer les scénarii de Marc Dorcel pour les histoires de "Bonne nuit les petits".
Le hic, c'est que dans ma profonde stupidité imprévoyance j'avais employé, pour coucher mes textes licencieux et ruisselants de stupre, le même cahier que celui destiné à la rédaction de notre exercice de français.
Vous avez deviné ce qui arriva ?
Le plus pénible ne fut pas lorsque mon prof convoqua mes parents pour leur demander si leur fils avait ne fût-ce qu'une once de moralité. Le pire, c'est lorsque ledit prof, ayant constaté l'échange des cahiers à la remise du devoir, décida de livrer quelques passages de mes délires pornographiques à l'avidité de mes condisciples lors d'une petite séance improvisée de lecture publique...
A la même époque, j'avais découvert les "onze mille verges" d'Appolinaire et je m'étais mis en tête d'être le prochain Paganini de la prose branlettatoire. Je m'étais donc attelé -- dans la plus profonde discrétion, cela va de soit -- à la rédaction d'une oeuvre qui, je n'en doutais pas, aurait fait passer les scénarii de Marc Dorcel pour les histoires de "Bonne nuit les petits".
Le hic, c'est que dans ma profonde stupidité imprévoyance j'avais employé, pour coucher mes textes licencieux et ruisselants de stupre, le même cahier que celui destiné à la rédaction de notre exercice de français.
Vous avez deviné ce qui arriva ?
Le plus pénible ne fut pas lorsque mon prof convoqua mes parents pour leur demander si leur fils avait ne fût-ce qu'une once de moralité. Le pire, c'est lorsque ledit prof, ayant constaté l'échange des cahiers à la remise du devoir, décida de livrer quelques passages de mes délires pornographiques à l'avidité de mes condisciples lors d'une petite séance improvisée de lecture publique...