Bavardages » Once is an accident, twice a coincidence, three times is en...
Once is an accident, twice a coincidence, three times is en...
Publié le 12/05/2010 @ 11:25:23,
Par H2G2Amis des bêtes, bonjour.
Une petite histoire, juste pour bavarder.
Cette année, j'ai beaucoup d'oiseaux qui viennent se cogner contre la porte-fenêtre de mon bureau. C'est d'autant plus surprenant que le store bateau n'est jamais complètement relevé. Quand je vais voir: rien, pas d'oiseau à moitié/complètement/définitivement sonné.
Et puis là , aujourd'hui, je viens de voir une pie qui poursuivait en vol un jeune merle (ou une merlette) en le chassant droit contre ma fenêtre, où le malheureux oiseau s'est fracassé avant d'être emporté illico, malgré les protestations désespérées du merle mâle.
C'est fou ça...
Je ne sais pas si cette pie est un génie ou un psychopathe, mais j'aimerais autant qu'elle se trouve un autre fenêtre que la mienne pour commettre ses méfaits
Dernière édition: 12/05/2010 @ 11:26:37
Une petite histoire, juste pour bavarder.
Cette année, j'ai beaucoup d'oiseaux qui viennent se cogner contre la porte-fenêtre de mon bureau. C'est d'autant plus surprenant que le store bateau n'est jamais complètement relevé. Quand je vais voir: rien, pas d'oiseau à moitié/complètement/définitivement sonné.
Et puis là , aujourd'hui, je viens de voir une pie qui poursuivait en vol un jeune merle (ou une merlette) en le chassant droit contre ma fenêtre, où le malheureux oiseau s'est fracassé avant d'être emporté illico, malgré les protestations désespérées du merle mâle.
C'est fou ça...
Je ne sais pas si cette pie est un génie ou un psychopathe, mais j'aimerais autant qu'elle se trouve un autre fenêtre que la mienne pour commettre ses méfaits
Dernière édition: 12/05/2010 @ 11:26:37
« Nul n'éprouvette en son pays. » (Louise Brown)
Twitter: Quand le besoin est pressant, tous les lieux sont propices.
Twitter: Quand le besoin est pressant, tous les lieux sont propices.
Once is an accident, twice a coincidence, three times is en...
Publié le 12/05/2010 @ 11:30:15,
Par Jean-ChristopheJ'ai vu une vidéo où des pies laissaient tomber des noix sur la route pour qu'elles soient écrasées par les voitures pour pouvoir les manger.
Mieux, elles faisaient ça aux feux de circulation pour avoir tout le temps de les manger quand les voitures sont à l'arrêt.
C'est malin une pie. Il ne faut pas croire.
Mieux, elles faisaient ça aux feux de circulation pour avoir tout le temps de les manger quand les voitures sont à l'arrêt.
C'est malin une pie. Il ne faut pas croire.
Once is an accident, twice a coincidence, three times is en...
Publié le 12/05/2010 @ 11:51:22,
Par SchnickJC + 1, j'ai lu la même chose. Par contre en technique de chasse, c'est vraiment surprenant d'autant que la Pie n'est pas un prédateur normalement.
Rien à voir, ca me rappelle l'histoire du gars qui visite des amis et gare sa voiture en bas de l'immeuble (pleins d'apparts) où il habite. Quand il ressort, un tête d'éléphant est fichée par les défense dans le capot. Apparement une dispute dans un autre immeuble a provoqué l'envoi de la tête d'éléphant par la fenêtre mais ça doit être surprenant de retrouver sa bagnole transpercée par ça en revenant de soirée.
Si t'as un peu picolé, y a de quoi se poser des questions après...
Rien à voir, ca me rappelle l'histoire du gars qui visite des amis et gare sa voiture en bas de l'immeuble (pleins d'apparts) où il habite. Quand il ressort, un tête d'éléphant est fichée par les défense dans le capot. Apparement une dispute dans un autre immeuble a provoqué l'envoi de la tête d'éléphant par la fenêtre mais ça doit être surprenant de retrouver sa bagnole transpercée par ça en revenant de soirée.
Si t'as un peu picolé, y a de quoi se poser des questions après...
La mort, c'est un peu comme une connerie. Le mort, lui, il ne sait pas qu'il est mort. Ce sont les autres qui sont tristes. Le con, c'est pareil. Philippe Geluck
Once is an accident, twice a coincidence, three times is en...
Publié le 12/05/2010 @ 11:56:56,
Par blietaerRah ouais.
Ah ils sont à Gembloux cette année ces deux cons d'oiseaux? super cela me fera des vacances et je dois plus laver mes vitres toutes les deux semaines.
C'est con un oiseau....ou pas.
Les corbeaux sont bien pire, on se faisait réveiller le samedi matin pendant qu'ils bouffaient le silicone de nos chassis...
Vais m'acheter une raquètte de squash: ces trois races ne manqueront pas à la biodiversité, c'est certain.
piaf: quite à exhiber mes lacunes d'enfant de la ville qui pense que les vaches dorment sur le dos ..heu...ahem... on voit facilement la différence entre Mr et Mme Merle?! Et son age?
schnick> merge de vos deux récits: ce matin dans le parking une corsa avec un bon merle planté dans la calandre: bird-strike bien violent avec des plumes jusque dans l'anti-brouillard de bas de caisse! La nana (forcément?) ne doit même pas l'avoir remarqué...
Dernière édition: 12/05/2010 @ 12:00:49
Ah ils sont à Gembloux cette année ces deux cons d'oiseaux? super cela me fera des vacances et je dois plus laver mes vitres toutes les deux semaines.
C'est con un oiseau....ou pas.
Les corbeaux sont bien pire, on se faisait réveiller le samedi matin pendant qu'ils bouffaient le silicone de nos chassis...
Vais m'acheter une raquètte de squash: ces trois races ne manqueront pas à la biodiversité, c'est certain.
piaf: quite à exhiber mes lacunes d'enfant de la ville qui pense que les vaches dorment sur le dos ..heu...ahem... on voit facilement la différence entre Mr et Mme Merle?! Et son age?
schnick> merge de vos deux récits: ce matin dans le parking une corsa avec un bon merle planté dans la calandre: bird-strike bien violent avec des plumes jusque dans l'anti-brouillard de bas de caisse! La nana (forcément?) ne doit même pas l'avoir remarqué...
Dernière édition: 12/05/2010 @ 12:00:49
Et au besoin s'arrêter.
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Publié le 12/05/2010 @ 12:30:10,
Par H2G2piaf: quite à exhiber mes lacunes d'enfant de la ville qui pense que les vaches dorment sur le dos ..heu...ahem... on voit facilement la différence entre Mr et Mme Merle?! Et son age?
Si tu poses la question, c'est sans doute que tu ne sais reconnaître que le mâle adulte (noir à bec jaune)
La femelle est brun moucheté, bec normal, et le juvénile aussi, d'où mon doute
Edith: et tes corbeaux étaient très vraisemblablement des corneilles ou des choucas
Dernière édition: 12/05/2010 @ 12:33:48
« Nul n'éprouvette en son pays. » (Louise Brown)
Twitter: Quand le besoin est pressant, tous les lieux sont propices.
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Publié le 12/05/2010 @ 12:43:31,
Par H2G2Citation de: Wikipedia
Les animaux qui ont réussi le test du miroir sont les chimpanzés, les bonobos, les orang-outans, les dauphins, les orques, les éléphants ainsi que les piesAh ben oui, quand même...
Dernière édition: 12/05/2010 @ 12:44:06
« Nul n'éprouvette en son pays. » (Louise Brown)
Twitter: Quand le besoin est pressant, tous les lieux sont propices.
Twitter: Quand le besoin est pressant, tous les lieux sont propices.
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Publié le 12/05/2010 @ 13:03:08,
Par philfrLes pies sont donc plus intelligentes que les gorilles...
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Publié le 12/05/2010 @ 13:11:36,
Par SpizzerEt les gorilles sont plus intelligent que certains humains de ma conaissance... Mais où va le monde?
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Publié le 12/05/2010 @ 13:40:59,
Par gizmoAu bureau, ce sont des rapaces qui attrapent les autres oiseaux dans leurs serres et les balances violement contre les vitres, histoire que l'autre ne se debatte pas trop/plus du tout.
Concept vivant.
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Publié le 12/05/2010 @ 14:38:50,
Par DerdesderUn reportage passé sur "Matière Grise" à la RTBf :
Dernière édition: 12/05/2010 @ 14:39:53
Cervelle d'oiseau
Des sachets de sucre laissés sur des tables… On pourra bien accuser ce sympathique sporophile d’avoir une cervelle d’oiseau, mais il est loin d’être bête. Les oiseaux ne cessent de surprendre par leur ingéniosité. Ils savent ce que cachent ces petits sacs blancs. Leurs comportements démontrent même une forme d’intelligence insoupconnée. Louis Lefebvre attire le volatile pour mieux l’observer. Sa spécialité : l’intelligence des oiseaux. Son laboratoire, l’île de la Barbade. Ce chercheur québécois tente de la mesurer, cette intelligence. Mais procéder espèce par espèce, c’est long.
Louis Lefebvre - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « Toutes les recherches qui se faisaient, c’était basé sur des tests. Il y a 10 000 espèces d’oiseaux sur terre. Alors si ça te prend 2 ans pour en tester 2, tu peux imaginer que ça va te prendre bien des vies avant d’en avoir beaucoup de données. »
De plus, les tests sont habituellement faits sur des oiseaux en captivité, et ce n’est donc pas comparable à ce qui se passe en milieu naturel. L’astuce de Louis Lefèbvre est d’aller chercher des exemples dans la vraie vie de l’animal. En épluchant notamment des milliers d ‘articles publiés par les ornithologues sur des comportements en nature… À condition de savoir y reconnaître les comportements intelligents.
Louis Lefebvre - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « Si tu vois un oiseau, qu’est-ce qui te ferais dire que l’oiseau est intelligent ? Qu’est-ce qui te ferais dire qu’un humain est intelligent ? Alors parmi les choses qu’on dirait, c’est que l’intelligence sert à trouver des solutions nouvelles. Donc on s’est dit le concept même de nouveauté devrait être une bonne mesure d’intelligence. Et là on s’est mis à lire, puis on s’est aperçu que les ornithologues rapportaient et souvent des cas où ils disaient ceci est complètement inusité, ceci n’a jamais été rapporté. J’ai vu ça j’ai été très surpris. »
Voici un exemple de ce genre de comportements : cet oiseau, un tyran, est insectivore, il a coutume d’attraper ses proies au vol. À la Barbade, il adapte son habileté pour saisir la nourriture disponible, en l’occurrence celle des humains.
Ces comportements nouveaux sont appelés innovations. En compilant toutes les innovations rapportées dans les revues d’ornithologues, Louis Lefèbvre s’est aperçu qu’il pouvait faire une échelle qui différenciait les oiseaux les plus ingénieux des moins futés.
L’aboutissement de son travail : la première échelle d’intelligence aviaire au monde. Au sommet trônent les corvidés : corbeaux, corneilles, geais. Suivent les hérons. Puis les oiseaux de proies : buses, aigles. Avec un QI moyen, les pinsons. Un peu plus bas : alouettes et huarts Puis, émeus, autruches, et canards. Enfin, tout en bas, la famille des phasianidés : c’est à dire perdrix et faisans. Le perroquet, lui, laisse perplexe. Son taux d’innovation varie énormément d’un pays à l’autre. Si en Australie il ne cesse d’étonner, ailleurs il peine à se faire remarquer. Seulement voilà : cette échelle repose sur des innovations, des récits anecdotiques, non vérifiées, souvent uniques.
Pour valider sa théorie et surtout pour mieux comprendre la vraie nature de ces moments d’ingéniosité, l’équipe de Louis Lefebvre devait expérimenter.
La Barbade est un lieu de rêve... pour l’étude des oiseaux et de leurs innovations! Sur cette île isolée, les oiseaux n’ont presque pas de prédateurs. Ils ne sont pas craintifs, et on les approche donc facilement. Comme leur habitat naturel a presque entièrement été détruit, ils sont contraints à trouver des solutions nouvelles pour survivre. Ils doivent donc innover.
Louis Lefebvre - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « Alors ici on peut faire des expériences en nature et ils répondent facilement. On peut mettre des problèmes à résoudre ou on peut les amener en captivité où on peut encore plus contrôler, dans des volières, et leur présenter des problèmes qui ressemblent à ce que les innovations nous racontent. »
Le quiscale merle est le plus intelligent des oiseaux de la Barbade. Il est parfois considéré comme la corneille locale. C’est lui qu’on va d’abord mettre à rude épreuve. Sarah Overington - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « l’innovation est par définition quelque chose de rare. Et pour vraiment comprendre l’innovation, on a besoin de vraiment essayer de d’induire ça par donner des tâches nouvelles et des choses différentes à faire à des quiscales. En premier je veux voir comment, comment un oiseau approche quelque chose de nouveau qu’il n’a jamais vu. »
Le quiscale est confronté à ce test d’intelligence pour la première fois. Pour accéder au riz, il doit soulever un des couvercles. Sarah Overington scrute chaque essai, chaque regard. Le futé comprend rapidement.
Sarah Overington - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « J’apprends que les quiscales sont vraiment persistants et qu’ils sont vraiment flexibles, ils essayent beaucoup de choses et pour chercher nourriture ils vont faire presque tout pour essayer d’ouvrir des boîtes. »
Une simple question de persévérance, ou une véritable étincelle d’intelligence ? Pour mesurer ce degré de réflexion de l’oiseau, il faut pousser plus loin l’expérience.
Sarah Overington - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « j’essaie de faire d’autres expériences pour voir à quel point il comprend ce qu’ils font ou à quel point il veut seulement explorer qu’ils sont très persistants pour résoudre un problème. Ou si vraiment il comprend quelque chose avant qu’il commence à essayer. C’est une question difficile. »
Seulement un de ces deux tubes contient de la nourriture. Droite ou gauche ? Droite !
Jusqu’à maintenant, ces expériences confirment bien ce que prédit l’échelle d’intelligence de Louis Lefebvre. Ainsi, impossible de voir des tourterelles accomplir de telles tâches !
Les tourterelles sont toutes désignées pour étudier les espèces peu innovatrices. Mais il n’est pas évident de tester les stratégies cognitives d’une espèce qui en captivité est paralysée par la peur et qui, en liberté, renonce à la moindre difficulté.
Neeltje Boogert - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « Quand vous mettez une tourterelle en cage, elle ne fait absolument rien Vous devez avoir beaucoup de patience et quand quelque chose ne fonctionne pas vous devez essayer de trouver quelque chose de différent qui pourrait fonctionner. La difficulté, c’est qu’il n’y a aucun livre sur l’apprentissage de la tourterelle, vous donc devez tout construire à partir de zéro. »
Ici, toutes les boîtes contiennent de la nourriture. Seulement, les mangeoires des boîtes blanches sont bouchées, leur nourriture est inaccessible. Le premier jour, Neeltje laisse le temps aux tourterelles de bien le comprendre. Le lendemain, on va jouer un tour aux tourterelles.
Neeltje Boogert - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « Aujourd’hui nous inversons, hier les boites vertes étaient celles qu’on pouvait ouvrir, aujourd’hui ce sont les blanches. Donc, les tourterelles doivent apprendre que la situation a changé depuis hier. »
Le temps qu’un animal prend pour comprendre qu’une situation a changé est une mesure classique d`intelligence. Neeltje observe le nombre d’erreurs et le temps que les tourterelles prennent avant de comprendre.
Louis Lefebvre - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « Quand tu regardes la vitesse à laquelle ça a été changé et leur taux d’innovation sur le terrain y a une belle relation. Donc les espèces qui réussissent le mieux ce test-là sont celles qui sur le terrain sont les plus innovatrices. Ça va prendre plus de temps à une tourterelle à comprendre la tourterelle va persister plus longtemps à continuer à aller au vert que le quiscale. » L’échelle de Louis Lefebvre a également permis de vérifier une vieille intuition : plus la masse du cerveau d’un oiseau par rapport à la taille de son corps est importante, plus l’oiseau est intelligent. La tourterelle, au bas de l’échelle, pèse environ 150 grammes, son cerveau 1,5 grammes. En comparaison, voici le plus proche cousin du quiscale merle, le quiscale bronzé. Avec un poids semblable à la tourterelle, son cerveau est presque deux fois plus gros : 2,88 grammes.
Louis Lefebvre - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « Chez les tourterelles non seulement l'innovation se produit pas beaucoup parce que y sont à petits cerveaux mais en plus se transmet pas facilement parce que elle est limitée par l'agressivité donc la tourterelle est intéressante et comme contrôle un peu nono pour le quiscale mais aussi par la nature de sa territorialité pour comprendre les conditions qui bloquent la transmission des innovations. » De plus, les tourterelles sont territoriales. C’est-à -dire qu’elles défendent férocement leur domaine, et protègent leurs découvertes des intrus. Donc, pas de transmission d’innovation entre tourterelles de différents territoires.
Dans les tests, c’est clair : contre les quiscales, les tourterelles ne font pas le poids. Et dans la vie quotidienne, on remarque rapidement la différence. Ces boulettes sont trop dures. Les quiscales trempent leur nourriture pour la ramollir avant de la manger. C’est une autre des innovations étudiées par Louis Lefèbvre et ses étudiantes.
Louis Lefebvre - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « Il y a certaines boulettes qu’on met qu’ils sont de la taille qu’une tourterelle peut avaler. Ces boulettes la elle n’est pas capable de les avaler. Et elle a beau voir 100 000 quiscales tremper, jamais il lui viendrait à l’idée de la tremper. »
Les oiseaux innovateurs se débrouillent nettement mieux dans la vie. On peut aussi imaginer qu’en territoire nouveau, un quiscale survivra bien mieux qu’une tourterelle. Louis Lefèbvre pousse cette réflexion encore plus loin. Il remarque qu’il existe près de 650 espèces de corvidae, 213 espèces de pics. Mais une seule espèce d’autruche ! Les dernières années ont vu un changement radical dans la façon de voir les oiseaux. Les travaux de Louis Lefèbvre ont contribué à cette nouvelle perception. Jusqu’à nous faire reconsidérer la structure même de leur cerveau. On les pensait semblables à ceux des reptiles, seulement capables de pensées instinctives. On vient récemment de leur reconnaître une section très semblable à celle des mammifères, l’équivalent de notre néo-cortex, capables de raisonnement abstrait.
C’est lui, le corbeau de Nouvelle-Calédonie, au sommet de notre échelle, qui a semé tout un émoi parmi les psychologues et les primatologues. Pour la première fois, on a vu, en dehors des primates, un animal capable de fabriquer un outil aussi complexe. Une extrémité de cet outil est large et sert de poignée, l’autre, taillé en pointe, permet d’aller chercher des larves.
Louis Lefebvre - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « Et là y a des primatologues qui étaient fâchés, qui disaient ben non, ça se peut pas, faut que ça soit un chimpanzé qui fasse ça. Donc y a eu un débat pendant un moment donné, est-ce que c'est vrai que les oiseaux pouvaient être aussi intelligents qu'un chimpanzé. Et maintenant on accepte que le corbeau de Nouvelle-Calédonie c'est le chimpanzé des oiseaux et on fait plus de différence, donc le mot cervelle d'oiseau qu'on utilisait avant pour dire ben un oiseau c'est beaucoup moins intelligent qu'un singe, finalement y a des oiseaux qui dépassent les singes. »
Les oiseaux sont devenus un nouvel objet de fascination. Leur intelligence a évolué indépendamment de la nôtre et inspire de nouvelles voies de recherche. Jusqu’à maintenant, les spécialistes s’intéressaient surtout aux primates et aux cétacés pour étudier l’intelligence.
Mais dorénavant, les oiseaux feront également partie de ce groupe sélect.
Des sachets de sucre laissés sur des tables… On pourra bien accuser ce sympathique sporophile d’avoir une cervelle d’oiseau, mais il est loin d’être bête. Les oiseaux ne cessent de surprendre par leur ingéniosité. Ils savent ce que cachent ces petits sacs blancs. Leurs comportements démontrent même une forme d’intelligence insoupconnée. Louis Lefebvre attire le volatile pour mieux l’observer. Sa spécialité : l’intelligence des oiseaux. Son laboratoire, l’île de la Barbade. Ce chercheur québécois tente de la mesurer, cette intelligence. Mais procéder espèce par espèce, c’est long.
Louis Lefebvre - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « Toutes les recherches qui se faisaient, c’était basé sur des tests. Il y a 10 000 espèces d’oiseaux sur terre. Alors si ça te prend 2 ans pour en tester 2, tu peux imaginer que ça va te prendre bien des vies avant d’en avoir beaucoup de données. »
De plus, les tests sont habituellement faits sur des oiseaux en captivité, et ce n’est donc pas comparable à ce qui se passe en milieu naturel. L’astuce de Louis Lefèbvre est d’aller chercher des exemples dans la vraie vie de l’animal. En épluchant notamment des milliers d ‘articles publiés par les ornithologues sur des comportements en nature… À condition de savoir y reconnaître les comportements intelligents.
Louis Lefebvre - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « Si tu vois un oiseau, qu’est-ce qui te ferais dire que l’oiseau est intelligent ? Qu’est-ce qui te ferais dire qu’un humain est intelligent ? Alors parmi les choses qu’on dirait, c’est que l’intelligence sert à trouver des solutions nouvelles. Donc on s’est dit le concept même de nouveauté devrait être une bonne mesure d’intelligence. Et là on s’est mis à lire, puis on s’est aperçu que les ornithologues rapportaient et souvent des cas où ils disaient ceci est complètement inusité, ceci n’a jamais été rapporté. J’ai vu ça j’ai été très surpris. »
Voici un exemple de ce genre de comportements : cet oiseau, un tyran, est insectivore, il a coutume d’attraper ses proies au vol. À la Barbade, il adapte son habileté pour saisir la nourriture disponible, en l’occurrence celle des humains.
Ces comportements nouveaux sont appelés innovations. En compilant toutes les innovations rapportées dans les revues d’ornithologues, Louis Lefèbvre s’est aperçu qu’il pouvait faire une échelle qui différenciait les oiseaux les plus ingénieux des moins futés.
L’aboutissement de son travail : la première échelle d’intelligence aviaire au monde. Au sommet trônent les corvidés : corbeaux, corneilles, geais. Suivent les hérons. Puis les oiseaux de proies : buses, aigles. Avec un QI moyen, les pinsons. Un peu plus bas : alouettes et huarts Puis, émeus, autruches, et canards. Enfin, tout en bas, la famille des phasianidés : c’est à dire perdrix et faisans. Le perroquet, lui, laisse perplexe. Son taux d’innovation varie énormément d’un pays à l’autre. Si en Australie il ne cesse d’étonner, ailleurs il peine à se faire remarquer. Seulement voilà : cette échelle repose sur des innovations, des récits anecdotiques, non vérifiées, souvent uniques.
Pour valider sa théorie et surtout pour mieux comprendre la vraie nature de ces moments d’ingéniosité, l’équipe de Louis Lefebvre devait expérimenter.
La Barbade est un lieu de rêve... pour l’étude des oiseaux et de leurs innovations! Sur cette île isolée, les oiseaux n’ont presque pas de prédateurs. Ils ne sont pas craintifs, et on les approche donc facilement. Comme leur habitat naturel a presque entièrement été détruit, ils sont contraints à trouver des solutions nouvelles pour survivre. Ils doivent donc innover.
Louis Lefebvre - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « Alors ici on peut faire des expériences en nature et ils répondent facilement. On peut mettre des problèmes à résoudre ou on peut les amener en captivité où on peut encore plus contrôler, dans des volières, et leur présenter des problèmes qui ressemblent à ce que les innovations nous racontent. »
Le quiscale merle est le plus intelligent des oiseaux de la Barbade. Il est parfois considéré comme la corneille locale. C’est lui qu’on va d’abord mettre à rude épreuve. Sarah Overington - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « l’innovation est par définition quelque chose de rare. Et pour vraiment comprendre l’innovation, on a besoin de vraiment essayer de d’induire ça par donner des tâches nouvelles et des choses différentes à faire à des quiscales. En premier je veux voir comment, comment un oiseau approche quelque chose de nouveau qu’il n’a jamais vu. »
Le quiscale est confronté à ce test d’intelligence pour la première fois. Pour accéder au riz, il doit soulever un des couvercles. Sarah Overington scrute chaque essai, chaque regard. Le futé comprend rapidement.
Sarah Overington - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « J’apprends que les quiscales sont vraiment persistants et qu’ils sont vraiment flexibles, ils essayent beaucoup de choses et pour chercher nourriture ils vont faire presque tout pour essayer d’ouvrir des boîtes. »
Une simple question de persévérance, ou une véritable étincelle d’intelligence ? Pour mesurer ce degré de réflexion de l’oiseau, il faut pousser plus loin l’expérience.
Sarah Overington - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « j’essaie de faire d’autres expériences pour voir à quel point il comprend ce qu’ils font ou à quel point il veut seulement explorer qu’ils sont très persistants pour résoudre un problème. Ou si vraiment il comprend quelque chose avant qu’il commence à essayer. C’est une question difficile. »
Seulement un de ces deux tubes contient de la nourriture. Droite ou gauche ? Droite !
Jusqu’à maintenant, ces expériences confirment bien ce que prédit l’échelle d’intelligence de Louis Lefebvre. Ainsi, impossible de voir des tourterelles accomplir de telles tâches !
Les tourterelles sont toutes désignées pour étudier les espèces peu innovatrices. Mais il n’est pas évident de tester les stratégies cognitives d’une espèce qui en captivité est paralysée par la peur et qui, en liberté, renonce à la moindre difficulté.
Neeltje Boogert - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « Quand vous mettez une tourterelle en cage, elle ne fait absolument rien Vous devez avoir beaucoup de patience et quand quelque chose ne fonctionne pas vous devez essayer de trouver quelque chose de différent qui pourrait fonctionner. La difficulté, c’est qu’il n’y a aucun livre sur l’apprentissage de la tourterelle, vous donc devez tout construire à partir de zéro. »
Ici, toutes les boîtes contiennent de la nourriture. Seulement, les mangeoires des boîtes blanches sont bouchées, leur nourriture est inaccessible. Le premier jour, Neeltje laisse le temps aux tourterelles de bien le comprendre. Le lendemain, on va jouer un tour aux tourterelles.
Neeltje Boogert - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « Aujourd’hui nous inversons, hier les boites vertes étaient celles qu’on pouvait ouvrir, aujourd’hui ce sont les blanches. Donc, les tourterelles doivent apprendre que la situation a changé depuis hier. »
Le temps qu’un animal prend pour comprendre qu’une situation a changé est une mesure classique d`intelligence. Neeltje observe le nombre d’erreurs et le temps que les tourterelles prennent avant de comprendre.
Louis Lefebvre - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « Quand tu regardes la vitesse à laquelle ça a été changé et leur taux d’innovation sur le terrain y a une belle relation. Donc les espèces qui réussissent le mieux ce test-là sont celles qui sur le terrain sont les plus innovatrices. Ça va prendre plus de temps à une tourterelle à comprendre la tourterelle va persister plus longtemps à continuer à aller au vert que le quiscale. » L’échelle de Louis Lefebvre a également permis de vérifier une vieille intuition : plus la masse du cerveau d’un oiseau par rapport à la taille de son corps est importante, plus l’oiseau est intelligent. La tourterelle, au bas de l’échelle, pèse environ 150 grammes, son cerveau 1,5 grammes. En comparaison, voici le plus proche cousin du quiscale merle, le quiscale bronzé. Avec un poids semblable à la tourterelle, son cerveau est presque deux fois plus gros : 2,88 grammes.
Louis Lefebvre - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « Chez les tourterelles non seulement l'innovation se produit pas beaucoup parce que y sont à petits cerveaux mais en plus se transmet pas facilement parce que elle est limitée par l'agressivité donc la tourterelle est intéressante et comme contrôle un peu nono pour le quiscale mais aussi par la nature de sa territorialité pour comprendre les conditions qui bloquent la transmission des innovations. » De plus, les tourterelles sont territoriales. C’est-à -dire qu’elles défendent férocement leur domaine, et protègent leurs découvertes des intrus. Donc, pas de transmission d’innovation entre tourterelles de différents territoires.
Dans les tests, c’est clair : contre les quiscales, les tourterelles ne font pas le poids. Et dans la vie quotidienne, on remarque rapidement la différence. Ces boulettes sont trop dures. Les quiscales trempent leur nourriture pour la ramollir avant de la manger. C’est une autre des innovations étudiées par Louis Lefèbvre et ses étudiantes.
Louis Lefebvre - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « Il y a certaines boulettes qu’on met qu’ils sont de la taille qu’une tourterelle peut avaler. Ces boulettes la elle n’est pas capable de les avaler. Et elle a beau voir 100 000 quiscales tremper, jamais il lui viendrait à l’idée de la tremper. »
Les oiseaux innovateurs se débrouillent nettement mieux dans la vie. On peut aussi imaginer qu’en territoire nouveau, un quiscale survivra bien mieux qu’une tourterelle. Louis Lefèbvre pousse cette réflexion encore plus loin. Il remarque qu’il existe près de 650 espèces de corvidae, 213 espèces de pics. Mais une seule espèce d’autruche ! Les dernières années ont vu un changement radical dans la façon de voir les oiseaux. Les travaux de Louis Lefèbvre ont contribué à cette nouvelle perception. Jusqu’à nous faire reconsidérer la structure même de leur cerveau. On les pensait semblables à ceux des reptiles, seulement capables de pensées instinctives. On vient récemment de leur reconnaître une section très semblable à celle des mammifères, l’équivalent de notre néo-cortex, capables de raisonnement abstrait.
C’est lui, le corbeau de Nouvelle-Calédonie, au sommet de notre échelle, qui a semé tout un émoi parmi les psychologues et les primatologues. Pour la première fois, on a vu, en dehors des primates, un animal capable de fabriquer un outil aussi complexe. Une extrémité de cet outil est large et sert de poignée, l’autre, taillé en pointe, permet d’aller chercher des larves.
Louis Lefebvre - ETHOLOGISTE - Université de Montréal : « Et là y a des primatologues qui étaient fâchés, qui disaient ben non, ça se peut pas, faut que ça soit un chimpanzé qui fasse ça. Donc y a eu un débat pendant un moment donné, est-ce que c'est vrai que les oiseaux pouvaient être aussi intelligents qu'un chimpanzé. Et maintenant on accepte que le corbeau de Nouvelle-Calédonie c'est le chimpanzé des oiseaux et on fait plus de différence, donc le mot cervelle d'oiseau qu'on utilisait avant pour dire ben un oiseau c'est beaucoup moins intelligent qu'un singe, finalement y a des oiseaux qui dépassent les singes. »
Les oiseaux sont devenus un nouvel objet de fascination. Leur intelligence a évolué indépendamment de la nôtre et inspire de nouvelles voies de recherche. Jusqu’à maintenant, les spécialistes s’intéressaient surtout aux primates et aux cétacés pour étudier l’intelligence.
Mais dorénavant, les oiseaux feront également partie de ce groupe sélect.
Dernière édition: 12/05/2010 @ 14:39:53
Pour voir qu'il fait noir, on n'a pas besoin d'être une lumière.
Y'a pas que la secte dans la vie ... y'a aussi le culte !
Y'a pas que la secte dans la vie ... y'a aussi le culte !