24/10/2013 @ 10:06:03:
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Freedelity]:
Episode 7 - Le plaisir d'innover
Pour ce nouvel épisode, laissons de côté stratégie et autres business plans et penchons-nous un instant sur le plaisir, le délire et la joyeuseté de nos vies de "techos". Ce que je vais vous raconter ici déconcerte assez souvent les partenaires (et nous fait toujours sourire), mais je persiste à dire que notre manière d'envisager les choses est meilleure sur pas mal d'aspects. Allez, je vous explique...
Ils viennent du côté obscur...
Pour bien comprendre les choses, il faut savoir que même si Marc a passé une dizaine d'années à baigner dans le marketing chez des boîtes comme L&H, Dialogic ou Intel, il a à la base, tout comme moi, un profil purement technique. Les fondateurs historiques de la société sont donc deux bons geeks bien barrés, grands fans de gagdets exotiques, de la technique plein la tête et pas du tout nés dans le monde merveilleux du marketing... Cette origine plutôt inhabituelle dans le milieu nous fait donc bénéficier d'un angle de vision décalé mais pas dénué d'avantages, comme vous allez le voir.
Envoyons des emails, pleins d'emails !
Si vous vous souvenez de l'épisode sur la genèse de notre petite affaire, le passage sur la création de la boîte par un gars qui s'emmerde sur la plage est assez emblématique (en plus d'avoir fait sourire - parfois jaune - pas mal de gens), mais elle vaut la peine d'être détaillée. Dans notre secteur, on trouve assez bien de concurrence pour nos solutions, que ce soit indirectement (par des boîtes de communication ou des agences media) ou directement (par d'autres sociétés qui proposent aussi leur concept de "cartes de fidélité unique").
Généralement, les personnes en charge de ces sociétés ont un profil commercial et/ou marketing. Cela signifie que, quasi systématiquement, les discussions qu'ils ont avec leurs clients déboucheront sur une analyse de leurs problèmes et la recherche d'une solution, soit en passant par un prestataire externe, soit en facturant un certain nombre de "jours hommes" pour faire du chiffre.
Ce système, bien qu'il soit théoriquement axé sur les problèmes du client, se borne le plus souvent à recycler encore et encore les mêmes solutions pour la plus grande facilité et le confort de la force commerciale. On se retrouve donc soit avec de la prestation payée cher et vilain pour répondre à un besoin précis (exemple: faire un e-mailing), ou à vendre un outil tout fait pour de l'envoi massif (emailvision, mailchimp, ...). Et au final, lorsqu'on regarde la proportion entre le problème du client et la solution facturée, on discerne fréquemment le paradygme de la balançoire et de l'ingénieur ou celui du bazooka pour tuer une mouche...
Dans notre optique, on préfère tout d'abord découvrir une technologie - imaginons ici l'exemple volontairement simpliste de l'envoi d'emails. La première idée pour vendre de l'envoi de mails serait : on se lie à une plateforme d'envoi massif, et on laisse le commerçant envoyer à tout va, bourrin-staïle. D'accord, c'est logique, et c'est ce que tout le monde fait. De notre côté, on va commencer par créer un script d'envoi pour un email, puis nous allons essayer de voir ce que la technologie permet en plus (comme l'inclusion automatique des images par exemple ce qu'aucune plateforme à ma connaissance ne propose), et rêver et imaginer tout ce qu'il serait possible d'en faire.
Pour cet exemple - on le répète, volontairement simpliste, nous sommes partis du postulat qu'un email de masse n'est pas amusant, et qu'on préfère de loin recevoir un gentil mail bien personnalisé pour notre anniversaire, avec un beau chèque calculé sur le montant de nos précédents achats. Mais quel commerçant peut aujourd'hui se permettre d'envoyer chaque jour un tel mail à tous ses clients ? Et si nous essayions plutôt de lier cet envoi à une série d'évènements générés dans la base de données ? Voila comment est née l'automatisation de la communication pour envoyer emails, sms ou courrier postal pour un anniversaire, une vente, une visite, un rappel, etc. Et plutôt que de vendre un service classique, quand on examine en détails notre solution, on comprend que nous répondons à un problème bien plus fondamental que le simple fait d'envoyer un email : le temps passé à préparer ces campagnes de manière à ce qu'elles aient le maximum d'impact et qu'elles offrent le maximum d'indicateurs de mesure et d'évaluation à posteriori.
Ooooh, une tablette Android !
Une grosse partie de la plateforme a été créée avec cette philosophie en filigrane. Non pas en se basant sur une demande précise d'un client (quoique cela nous arrive), mais en prenant une technologie, en essayant de pousser à fond ses possibilités techniques, puis en regardant si cela apporte une réelle plus-value au marché. Bien sûr, on ne développe pas dans tous les sens et on a souvent, mais pas toujours, une vision préliminaire assez précise (la plupart du temps...) de ce à quoi sera utilisé la technologie.
Mais grâce à cela, on a pris un jour une tablette Android, on a vu qu'elle comportait un port USB disponible, et on s'est dit en toute innocence "oh, lisons une eID dessus pour rire". Deux ans après, ce petit délire entre geeks est devenu un produit primordial pour le chiffre d'affaire de la société, en répondant à un besoin critique de tous les professionnels du field marketing : simplifier, sécuriser et rationaliser l'encodage et la captation des coordonnées d'une audience-cible n'importe où et en n'importe quelle circonstance. Et des exemples comme ceux-ci, nous en avons des dizaines... C'est pour cela que nous gardons à tout prix ce plaisir de jouer avec la technologie malgré le temps qui passe et la société qui grandit - et cela amuse (à un certain degré) les personnes qui participent à notre projet.
Et économiquement ?
C'est vrai qu'économiquement, cette approche n'est pas rationnelle de prime abord. En effet, quel idiot irait développer un produit sans réellement se préoccuper des réalités du marché ? Quel idiot irait pousser une tablette à fond sans savoir s'il a un client qui sera hypothétiquement prêt à payer pour utiliser cette fonction ? Quel idiot engagerait plus d'argent en R&D que ce qu'il n'a réellement dans son chiffre d'affaire au début ?
Et pourtant, cet idiot, c'est le management de Freedelity, et au vu du plaisir qu'ont les gens à travailler chez nous, au vu de ce qui a été réalisé techniquement et des dizaines de projets pilotes internes que nous avons actuellement sur le feu, et enfin au vu de la motivation de l'équipe à s'amuser sur ces nouvelles technologies, nous restons convaincus que cette approche apporte une vision plus fraîche et plus rentable sur le long terme que tout ce qui a été fait jusqu'ici dans le milieu... Quitte à en bouleverser certains standards et idées trop préconçues !
Sébastien