Publié le 15/06/2023 Dans PlayStation 4
Entre horreur réelle et fictionnelle.
La série d'horreur conçue par Frictional Games en est à sa quatrième itération et s'enrichit d'un nouveau chapitre terrifiant. Souvent, le cinéma et les jeux vidéo nous ont montré l'horreur et le désespoir causés par les conflits et les guerres et, dans des lieux distincts, l'horreur causée par le paranormal et l'inexplicable. Rarement nous avons vu un produit qui combinait les deux, une œuvre qui pouvait exploiter les possibilités narratives qu'un contexte comme celui de la guerre des tranchées peut offrir. Frictional Games a mélangé ces ingrédients pour créer un nouveau chapitre terrifiant d'Amnesia. Amnesia : The Bunker explore la terreur de la Première Guerre mondiale, vue à travers les yeux d'un malheureux soldat français pris dans une embuscade de l'armée allemande. Une escape room infernale dont il sera difficile de sortir vivant, et pas seulement à cause des pièges de la guerre. En effet, une créature sanguinaire semble se cacher dans les profondeurs d'un hôpital d'apparence anodine, dans lequel les malheureux patients qui le peuplent n'auront guère de raison de se sentir en sécurité. La journée d'Henri Clément n'est pas des plus agréables. Le jeune soldat français se retrouve dans les tranchées au milieu d'un assaut des Allemands. La seule façon de survivre semble être de s'échapper, mais alors que lui et son ami semblent y être parvenus, la fureur guerrière de l'ennemi s'abat sur eux, les assommant.
Après un laps de temps indéterminé, il se réveille dans ce qui semble être un hôpital destiné à aider les soldats blessés, mais sans l'aspect réconfortant et douillet qui sied à un tel bâtiment. En effet, l'hôpital semble abandonné, le personnel a disparu, le matériel et les fournitures semblent totalement inutilisables, sans parler de l'absence d'électricité dans de nombreuses pièces. Des documents, des photos et des notes parlent de quelque chose d'effrayant qui s'y est passé, des expériences folles qui ont donné des résultats capables de faire vaciller et craquer n'importe quel esprit sain. Après quelques minutes d'installation, nous faisons la connaissance d'une présence inamicale qui rôde dans le bâtiment et qui, après avoir dévoré un survivant sous nos yeux, est prête à tout pour se repaître de notre cadavre, tant que nous sommes en vie, cependant...
L'arme la plus puissante est le cerveau.
Amnesia : The Bunker s'inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs, proposant effectivement une formule similaire à celle des chapitres précédents. Vue à la première personne et gunplay sommaire sont les deux éléments qui caractérisent le gameplay, un titre dans lequel la prudence prévaut sur l'action dépouillée. Les objets, les munitions et les points de sauvegarde sont rares, tout comme l'aide apportée par le jeu lui-même. Le sentiment que l'on éprouve tout au long d'Amnesia : The Bunker est en effet celui d'être totalement livré à soi-même. Le jeu ne fournit presque jamais de détails ou d'indices sur la façon de résoudre une énigme donnée, mais nous devrons constamment compter sur notre intuition et notre ingéniosité pour trouver la meilleure façon d'utiliser non seulement notre inventaire, mais aussi les éléments de l'environnement qui nous entourent. Amnesia : The Bunker offre la possibilité de saisir et de manipuler différents objets que nous trouverons sur notre chemin et nous poussera à trouver la manière la plus correcte de les faire interagir entre eux ou avec les obstacles qui nous empêcheront d'avancer. L'éventail des solutions possibles est certes large, mais peut-être pas au point de crier au miracle. Souvent, en effet, certains éclairs de génie face à une énigme particulière ou face à notre ennemi juré se sont révélés être des ratés.
Évidemment, l'expérimentation est aussi et surtout limitée par la rareté des munitions, élément indispensable à tout film d'horreur qui se respecte, mais qui se heurte de plein fouet à la prétendue liberté laissée au joueur par les développeurs. Pour faire court, on ne sera pas très enthousiaste à l'idée de tirer sur une serrure ou de déverser un bidon près d'un explosif si ces derniers sont plutôt difficiles à trouver. Amnesia : The Bunker est donc un long et insidieux tête-à -tête entre nous et la créature. A l'instar de ce que nous avions vu dans Alien : Isolation, la créature s'infiltre dans les tunnels et les crevasses puis surgit soudainement devant nous, nous prenant souvent au dépourvu. La créature est en effet très sensible au bruit et, comme on s'en rend vite compte, se déplacer silencieusement est le seul moyen d'éviter au maximum une confrontation désagréable avec elle.
L'esquisse d'un ennemi.
Une excellente astuce de la part de Frictional Games a été de punir le joueur qui veut allumer sa torche par un expédient simple mais efficace. Notre Henri pourra en effet se servir d'une rudimentaire dynamo à corde qui, si elle est rechargée, fera suffisamment de bruit pour provoquer la créature, augmentant ainsi les chances d'être découvert. La carte est également truffée de dangers et de pièges et la fuite en avant n'est jamais la meilleure solution. Le pire écueil, cependant, d'après ce que nous avons vu en testant le jeu, est le caractère trop aléatoire de l'apparition des créatures et la présence de trop nombreuses sections scénarisées pendant lesquelles vous ne pouvez pas faire grand-chose pour éviter l'assaut de l'ennemi. Qu'il s'agisse d'allumer stratégiquement des lumières ou de faire du bruit pour attirer la créature, celle-ci apparaîtra toujours à des endroits différents de ceux prévus, supprimant ainsi la composante stratégique qui aurait pu faire d'Amnesia : The Bunker un chapitre vraiment révolutionnaire.
S'il y a une chose qu'Amnesia : The Bunker réussit plutôt bien, c'est bien la création d'une atmosphère d'angoisse et de tension en exploitant une visibilité et un son médiocres. L'absence de carte et le réalisme de certaines actions, comme le chargement de la torche mentionnée plus haut ou la vérification des munitions, contribuent également à faire d'Amnesia : The Bunker une expérience véritablement immersive et terrifiante. Si l'on ajoute à cela l'excellent voice acting, la bande-son raréfiée et les effets sonores inquiétants, les amateurs d'horreur seront comblés. Dommage cependant que la réalisation technique soit un peu datée, ce qui ne rend pas justice à une direction artistique pourtant de haut niveau, entre le design des environnements et celui de la créature. Le titre a en effet été réalisé pour la génération de console précédente, et il est possible d'y jouer sur PlayStation 5 grâce à la rétrocompatibilité. En revanche, le moteur graphique, le même que celui utilisé dans SOMA, commence à grincer, surtout lorsqu'on le compare à d'autres productions plus récentes.
VERDICT
Amnesia : The Bunker a le mérite de proposer un jeu d'horreur atypique, avec un décor aussi original (du moins pour le genre) que la Première Guerre mondiale et un système de résolution d'énigmes qui vous obligera à vous creuser les méninges à plusieurs reprises. Malheureusement, une IA peu exceptionnelle et trop de moments scénarisés nuisent à une expérience qui aurait pu être bien supérieure, en termes qualitatifs, au vu des valeurs proposées.
La série d'horreur conçue par Frictional Games en est à sa quatrième itération et s'enrichit d'un nouveau chapitre terrifiant. Souvent, le cinéma et les jeux vidéo nous ont montré l'horreur et le désespoir causés par les conflits et les guerres et, dans des lieux distincts, l'horreur causée par le paranormal et l'inexplicable. Rarement nous avons vu un produit qui combinait les deux, une œuvre qui pouvait exploiter les possibilités narratives qu'un contexte comme celui de la guerre des tranchées peut offrir. Frictional Games a mélangé ces ingrédients pour créer un nouveau chapitre terrifiant d'Amnesia. Amnesia : The Bunker explore la terreur de la Première Guerre mondiale, vue à travers les yeux d'un malheureux soldat français pris dans une embuscade de l'armée allemande. Une escape room infernale dont il sera difficile de sortir vivant, et pas seulement à cause des pièges de la guerre. En effet, une créature sanguinaire semble se cacher dans les profondeurs d'un hôpital d'apparence anodine, dans lequel les malheureux patients qui le peuplent n'auront guère de raison de se sentir en sécurité. La journée d'Henri Clément n'est pas des plus agréables. Le jeune soldat français se retrouve dans les tranchées au milieu d'un assaut des Allemands. La seule façon de survivre semble être de s'échapper, mais alors que lui et son ami semblent y être parvenus, la fureur guerrière de l'ennemi s'abat sur eux, les assommant.
Après un laps de temps indéterminé, il se réveille dans ce qui semble être un hôpital destiné à aider les soldats blessés, mais sans l'aspect réconfortant et douillet qui sied à un tel bâtiment. En effet, l'hôpital semble abandonné, le personnel a disparu, le matériel et les fournitures semblent totalement inutilisables, sans parler de l'absence d'électricité dans de nombreuses pièces. Des documents, des photos et des notes parlent de quelque chose d'effrayant qui s'y est passé, des expériences folles qui ont donné des résultats capables de faire vaciller et craquer n'importe quel esprit sain. Après quelques minutes d'installation, nous faisons la connaissance d'une présence inamicale qui rôde dans le bâtiment et qui, après avoir dévoré un survivant sous nos yeux, est prête à tout pour se repaître de notre cadavre, tant que nous sommes en vie, cependant...
L'arme la plus puissante est le cerveau.
Amnesia : The Bunker s'inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs, proposant effectivement une formule similaire à celle des chapitres précédents. Vue à la première personne et gunplay sommaire sont les deux éléments qui caractérisent le gameplay, un titre dans lequel la prudence prévaut sur l'action dépouillée. Les objets, les munitions et les points de sauvegarde sont rares, tout comme l'aide apportée par le jeu lui-même. Le sentiment que l'on éprouve tout au long d'Amnesia : The Bunker est en effet celui d'être totalement livré à soi-même. Le jeu ne fournit presque jamais de détails ou d'indices sur la façon de résoudre une énigme donnée, mais nous devrons constamment compter sur notre intuition et notre ingéniosité pour trouver la meilleure façon d'utiliser non seulement notre inventaire, mais aussi les éléments de l'environnement qui nous entourent. Amnesia : The Bunker offre la possibilité de saisir et de manipuler différents objets que nous trouverons sur notre chemin et nous poussera à trouver la manière la plus correcte de les faire interagir entre eux ou avec les obstacles qui nous empêcheront d'avancer. L'éventail des solutions possibles est certes large, mais peut-être pas au point de crier au miracle. Souvent, en effet, certains éclairs de génie face à une énigme particulière ou face à notre ennemi juré se sont révélés être des ratés.
Évidemment, l'expérimentation est aussi et surtout limitée par la rareté des munitions, élément indispensable à tout film d'horreur qui se respecte, mais qui se heurte de plein fouet à la prétendue liberté laissée au joueur par les développeurs. Pour faire court, on ne sera pas très enthousiaste à l'idée de tirer sur une serrure ou de déverser un bidon près d'un explosif si ces derniers sont plutôt difficiles à trouver. Amnesia : The Bunker est donc un long et insidieux tête-à -tête entre nous et la créature. A l'instar de ce que nous avions vu dans Alien : Isolation, la créature s'infiltre dans les tunnels et les crevasses puis surgit soudainement devant nous, nous prenant souvent au dépourvu. La créature est en effet très sensible au bruit et, comme on s'en rend vite compte, se déplacer silencieusement est le seul moyen d'éviter au maximum une confrontation désagréable avec elle.
L'esquisse d'un ennemi.
Une excellente astuce de la part de Frictional Games a été de punir le joueur qui veut allumer sa torche par un expédient simple mais efficace. Notre Henri pourra en effet se servir d'une rudimentaire dynamo à corde qui, si elle est rechargée, fera suffisamment de bruit pour provoquer la créature, augmentant ainsi les chances d'être découvert. La carte est également truffée de dangers et de pièges et la fuite en avant n'est jamais la meilleure solution. Le pire écueil, cependant, d'après ce que nous avons vu en testant le jeu, est le caractère trop aléatoire de l'apparition des créatures et la présence de trop nombreuses sections scénarisées pendant lesquelles vous ne pouvez pas faire grand-chose pour éviter l'assaut de l'ennemi. Qu'il s'agisse d'allumer stratégiquement des lumières ou de faire du bruit pour attirer la créature, celle-ci apparaîtra toujours à des endroits différents de ceux prévus, supprimant ainsi la composante stratégique qui aurait pu faire d'Amnesia : The Bunker un chapitre vraiment révolutionnaire.
S'il y a une chose qu'Amnesia : The Bunker réussit plutôt bien, c'est bien la création d'une atmosphère d'angoisse et de tension en exploitant une visibilité et un son médiocres. L'absence de carte et le réalisme de certaines actions, comme le chargement de la torche mentionnée plus haut ou la vérification des munitions, contribuent également à faire d'Amnesia : The Bunker une expérience véritablement immersive et terrifiante. Si l'on ajoute à cela l'excellent voice acting, la bande-son raréfiée et les effets sonores inquiétants, les amateurs d'horreur seront comblés. Dommage cependant que la réalisation technique soit un peu datée, ce qui ne rend pas justice à une direction artistique pourtant de haut niveau, entre le design des environnements et celui de la créature. Le titre a en effet été réalisé pour la génération de console précédente, et il est possible d'y jouer sur PlayStation 5 grâce à la rétrocompatibilité. En revanche, le moteur graphique, le même que celui utilisé dans SOMA, commence à grincer, surtout lorsqu'on le compare à d'autres productions plus récentes.
VERDICT
Amnesia : The Bunker a le mérite de proposer un jeu d'horreur atypique, avec un décor aussi original (du moins pour le genre) que la Première Guerre mondiale et un système de résolution d'énigmes qui vous obligera à vous creuser les méninges à plusieurs reprises. Malheureusement, une IA peu exceptionnelle et trop de moments scénarisés nuisent à une expérience qui aurait pu être bien supérieure, en termes qualitatifs, au vu des valeurs proposées.