Publié le 09/01/2006 Dans PlayStation 2
Retour gagnant ?
On nous avait vendu Enter The Matrix comme la nouvelle révolution du jeu vidéo, rien que ça. Le Pong du 20ème siècle, tiens un autre jeu Atari ça tombait bien. Supervisé par les frères Wachowski eux même, sur le papier ce spin off de Matrix Reloaded avait un certain charme mais l'ennui c'est qu'à l'écran rien ne suivait. Pour ce second essai, Shiny nous propose Path of Neo, un titre qui se veut plus proche de la trilogie.
Toujours sous la houlette des deux frères W, Matrix Path of Neo est en quelque sorte un best of de la trilogie, reprenant toutes les scènes clés des longs métrages, quelques extraits d'Animatrix, avec en prime des séquences inédites exclusivement enregistrées pour l'occasion. En effet chaque mission est introduite par une longue cinématique issue des films. Pourtant le montage n'est pas vraiment percutant car certains extraits ont été modifiées et si la saga Matrix vous est étrangère, vous risquez d'être un peu perdu. Pas question de parler de révolution cette année, mais d'un titre qui a tenu compte des critiques formulées sur son prédécesseur et qui présente bien sur les photos fournies par l'éditeur.
Mélanger jeu vidéo et cinéma est pourtant assez délicat reconnaissons le, et près de 10 ans après, le seul titre qui a véritablement transcendé le film demeure GoldenEye sur Nintendo 64. Mais plus généralement le gamer a tendance à acheter n'importe quel titre du moment que la licence lui plaît. Pourtant le chat échaudé craint l'eau froide, on l'a vu avec Lara Croft et ses ventes en constante régression. Pour appâter le chaland, Shiny Entertainement a cette fois décidé de se concentrer sur Neo, le héros du film, incarné par un Keanu Reeves virtuel pour l'occasion. Il doit choisir entre la pilule bleue et la rouge avant de démarrer le jeu. On y retrouve donc les personnages et les ennemis désormais habituels, et nous apprêtons à revivre le duel avec Morpheus dans le dojo virtuel ou les affrontements avec l'agent Smith.
Fidèle à la saga
Les actions sont donc relativement conformes à celles rencontrées dans la trilogie. Combats rapprochés, phases de tir avec effet "bullet time" désormais utilisées touts azimuts, longues chorégraphiques aériennes, bref rien de bien nouveau à première vue. Cependant Shiny nous a adapté quasiment toutes les scènes de combat du film. Pour réaliser un coup; il faudra souvent actionner deux boutons et le résultat est, cela va peut être vous étonner, plutôt réussi, merci à la motion capture. Le bullet time nous disions, inaugure lui aussi une saynète impressionnante à l'écran avec effets spéciaux en pagailles, du blur (ou flou de mouvement) à fond et un timbre sonore qui suit.
Nonobstant, si nous nous n'attendions pas à un chef d'oeuvre, le jeu est toujours aussi dirigiste. Que voulez-vous, il ne faut pas se priver du joueur occasionnel et la jouabilité vire rapidement à un véritable capharnaüm. C'était déjà problématique dans Enter the Matrix, mais ici le système est encore plus aléatoire. On ne sait jamais si nous allons toucher l'ennemi ou non. Quelquefois Path of Neo donne l'impression que c'est lui qui commande l'action et non vous. Malgré quelques tentatives pour rétablir la situation, la confusion demeure dans les combats à mains nues. Parfois cela vire au totalement incontrôlable quand la caméra décide d'improviser durant l'action. De ce fait, nous ne voyons plus où se situe Neo. Amusant ? Pas vraiment.
Toujours les mêmes défauts
Faut-il parler des phases de tir toujours aussi délicates ? Le problème constaté dans Enter the Matrix demeure. En réalité vous n'avez pas à cibler l'ennemi pour lui tirer dessus, le programme mis au point par Shiny est sensé le faire tout seul. Tellement bien que quand l'ennemi est à terre, on reste bloqué sur son cadavre, et pire encore, on vise même à travers les murs. Snif snif, nous sentons une odeur de bâclage. Mais comment peut-on sortir un jeu aussi buggé près de deux ans après un Enter the Matrix décrié pour cela ? Accrochons-nous tout de même et avançons dans l'aventure, avec un retour au Kung Fu, c'est encore là que nous en sortons le mieux. Bilan : la linéarité atteint son paroxysme malgré l'apparition d'embranchements et quelques délires Matrixien (des sortes d'univers virtuels faisant office d'entraînements), certains passages sont clairement décevants.
Décidément Matrix Path of Neo semble bien mal parti à son tour. Essayons de caser une réalisation technique exceptionnelle pour masquer le tout. Shiny a donc décidé de concevoir son jeu grâce à un moteur dit Havok, qui a la particularité d'une grande interaction avec son environnement de jeu. Il en ressort que la plupart des éléments du décor sont destructibles, les environnements et plus généralement la mise en scène plutôt jolis. Ce n'est que façade semble t-il car penché sur son écran de télé on remarque un mal nommé aliasing, un effet de crenelage qui touche tous les décors du jeu. Les personnages sont assez fidèles à la réalité pour leur part mais, le comble pour un titre comme Matrix, le ballet aérien souffre à de nombreuses reprises dans le jeu de saccades pour le moins gênante. Un Neo asthmatique, on a connu plus glamour. Et les animations de bases du héros ne sont pas vraiment folichonnes non plus (regardez moi cette démarche du personnage). Que dire des scripts extrêmement prévisibles ("oh une bombe, ciel je ne m'y attendais pas").
VERDICT
Matrix Path of Neo n'a finalement pas beaucoup d'arguments pour séduire, si ce n'est un univers et un certain challenge. Le rush de Noël a fait une nouvelle victime et la réalisation ne suit pas avec moult bugs et un enrobage qui ne convainc que moyennement. Certes bien au dessus d'Enter the Matrix, incarnez l'Elu devient rapidement une désillusion. Peut être que le troisième essai sera le bon ... Au final nous avons affaire à un mélange d'action répétitif et très tape à l'oeil. Oups la définition même d'un film Matrix selon certains.
On nous avait vendu Enter The Matrix comme la nouvelle révolution du jeu vidéo, rien que ça. Le Pong du 20ème siècle, tiens un autre jeu Atari ça tombait bien. Supervisé par les frères Wachowski eux même, sur le papier ce spin off de Matrix Reloaded avait un certain charme mais l'ennui c'est qu'à l'écran rien ne suivait. Pour ce second essai, Shiny nous propose Path of Neo, un titre qui se veut plus proche de la trilogie.
Toujours sous la houlette des deux frères W, Matrix Path of Neo est en quelque sorte un best of de la trilogie, reprenant toutes les scènes clés des longs métrages, quelques extraits d'Animatrix, avec en prime des séquences inédites exclusivement enregistrées pour l'occasion. En effet chaque mission est introduite par une longue cinématique issue des films. Pourtant le montage n'est pas vraiment percutant car certains extraits ont été modifiées et si la saga Matrix vous est étrangère, vous risquez d'être un peu perdu. Pas question de parler de révolution cette année, mais d'un titre qui a tenu compte des critiques formulées sur son prédécesseur et qui présente bien sur les photos fournies par l'éditeur.
Mélanger jeu vidéo et cinéma est pourtant assez délicat reconnaissons le, et près de 10 ans après, le seul titre qui a véritablement transcendé le film demeure GoldenEye sur Nintendo 64. Mais plus généralement le gamer a tendance à acheter n'importe quel titre du moment que la licence lui plaît. Pourtant le chat échaudé craint l'eau froide, on l'a vu avec Lara Croft et ses ventes en constante régression. Pour appâter le chaland, Shiny Entertainement a cette fois décidé de se concentrer sur Neo, le héros du film, incarné par un Keanu Reeves virtuel pour l'occasion. Il doit choisir entre la pilule bleue et la rouge avant de démarrer le jeu. On y retrouve donc les personnages et les ennemis désormais habituels, et nous apprêtons à revivre le duel avec Morpheus dans le dojo virtuel ou les affrontements avec l'agent Smith.
Fidèle à la saga
Les actions sont donc relativement conformes à celles rencontrées dans la trilogie. Combats rapprochés, phases de tir avec effet "bullet time" désormais utilisées touts azimuts, longues chorégraphiques aériennes, bref rien de bien nouveau à première vue. Cependant Shiny nous a adapté quasiment toutes les scènes de combat du film. Pour réaliser un coup; il faudra souvent actionner deux boutons et le résultat est, cela va peut être vous étonner, plutôt réussi, merci à la motion capture. Le bullet time nous disions, inaugure lui aussi une saynète impressionnante à l'écran avec effets spéciaux en pagailles, du blur (ou flou de mouvement) à fond et un timbre sonore qui suit.
Nonobstant, si nous nous n'attendions pas à un chef d'oeuvre, le jeu est toujours aussi dirigiste. Que voulez-vous, il ne faut pas se priver du joueur occasionnel et la jouabilité vire rapidement à un véritable capharnaüm. C'était déjà problématique dans Enter the Matrix, mais ici le système est encore plus aléatoire. On ne sait jamais si nous allons toucher l'ennemi ou non. Quelquefois Path of Neo donne l'impression que c'est lui qui commande l'action et non vous. Malgré quelques tentatives pour rétablir la situation, la confusion demeure dans les combats à mains nues. Parfois cela vire au totalement incontrôlable quand la caméra décide d'improviser durant l'action. De ce fait, nous ne voyons plus où se situe Neo. Amusant ? Pas vraiment.
Toujours les mêmes défauts
Faut-il parler des phases de tir toujours aussi délicates ? Le problème constaté dans Enter the Matrix demeure. En réalité vous n'avez pas à cibler l'ennemi pour lui tirer dessus, le programme mis au point par Shiny est sensé le faire tout seul. Tellement bien que quand l'ennemi est à terre, on reste bloqué sur son cadavre, et pire encore, on vise même à travers les murs. Snif snif, nous sentons une odeur de bâclage. Mais comment peut-on sortir un jeu aussi buggé près de deux ans après un Enter the Matrix décrié pour cela ? Accrochons-nous tout de même et avançons dans l'aventure, avec un retour au Kung Fu, c'est encore là que nous en sortons le mieux. Bilan : la linéarité atteint son paroxysme malgré l'apparition d'embranchements et quelques délires Matrixien (des sortes d'univers virtuels faisant office d'entraînements), certains passages sont clairement décevants.
Décidément Matrix Path of Neo semble bien mal parti à son tour. Essayons de caser une réalisation technique exceptionnelle pour masquer le tout. Shiny a donc décidé de concevoir son jeu grâce à un moteur dit Havok, qui a la particularité d'une grande interaction avec son environnement de jeu. Il en ressort que la plupart des éléments du décor sont destructibles, les environnements et plus généralement la mise en scène plutôt jolis. Ce n'est que façade semble t-il car penché sur son écran de télé on remarque un mal nommé aliasing, un effet de crenelage qui touche tous les décors du jeu. Les personnages sont assez fidèles à la réalité pour leur part mais, le comble pour un titre comme Matrix, le ballet aérien souffre à de nombreuses reprises dans le jeu de saccades pour le moins gênante. Un Neo asthmatique, on a connu plus glamour. Et les animations de bases du héros ne sont pas vraiment folichonnes non plus (regardez moi cette démarche du personnage). Que dire des scripts extrêmement prévisibles ("oh une bombe, ciel je ne m'y attendais pas").
VERDICT
Matrix Path of Neo n'a finalement pas beaucoup d'arguments pour séduire, si ce n'est un univers et un certain challenge. Le rush de Noël a fait une nouvelle victime et la réalisation ne suit pas avec moult bugs et un enrobage qui ne convainc que moyennement. Certes bien au dessus d'Enter the Matrix, incarnez l'Elu devient rapidement une désillusion. Peut être que le troisième essai sera le bon ... Au final nous avons affaire à un mélange d'action répétitif et très tape à l'oeil. Oups la définition même d'un film Matrix selon certains.