Un retour inattendu.

Dakar est une forme de rallye qui dépend autant de vos compétences de navigation que de votre vitesse. C'est aussi un danger, notoirement reconnu, où vous affrontez des éléments indomptés. Vous négociez un environnement et un terrain hostiles et impitoyables, plutôt que la sécurité relative d'un circuit de course sur mesure. Des dunes de sable escarpées, des routes imprévisibles et vallonnées, sans oublier le danger constant de se perdre, font de Dakar un test d'endurance rigoureux. En principe, cela semble être la solution idéale pour les jeux vidéo, en particulier lorsque nous n'avons pas vu de jeu de Dakar depuis 2001 sur PlayStation 2. Il faut pourtant avouer que le jeu a été lancé dans un triste état, avec une litanie de problèmes comprenant une jouabilité douteuse, des visuels délavés, de nombreux bugs et des temps de chargement affolants. C'est pourquoi un patch a été rapidement proposé (37 Go tout de même !) et cette version 1.02 a été bien améliorée.

Pour les non-initiés, Dakar 18 est un peu différent des autres jeux de course, puisque vous ne vous concentrez pas uniquement sur la ligne d'arrivée; vous devez également passer par une série de points de cheminement le long de la route. Ceux-ci ne sont toutefois pas placés de manière pratique ou linéaire. Au lieu de cela, vous suivez les instructions de votre copilote (impossible en classe moto pour des raisons évidentes) ou d'un carnet en bas à droite de l'écran, en utilisant un compas central pour rester sur le bon chemin. Il est tout à fait possible de se perdre, bien que vous soyez poussé hors des zones "interdites". Les points de cheminement manquants risquent d'entraîner des pénalités de temps coûteuses à la ligne d'arrivée ou, pire encore, de vous faire disqualifier. Des difficultés moins importantes vous aident à rester sur la bonne piste, tandis que les modes supérieurs vous laissent simplement livrés à vous-même.

Un titre complet ?

Vous comprenez également la surprenante fragilité de votre véhicule, qui est progressivement détruit par le terrain impitoyable si vous persistez à conduire avec rage ou avec trop d’exubérance. Lors de la première course de didacticiel, vous découvrirez comment accéder au menu de réparation via le pavé tactile, sachant que passer par le garage coûtera forcément beaucoup de temps. C'est le conflit habituel entre risque et récompense, sachant que le copilote vous réprimandera constamment pour chaque délit. Fait intéressant, étant donné le chaos débridé des courses, un certain esprit sportif est parfois encouragé. À un moment donné, le copilote a suggéré d'aider un autre concurrent, enlisé dans une boue épaisse et inflexible. Des moments comme celui-ci ajoutent un autre élément de réalisme.

Le jeu principal comprend trois modes : aventure, exploration et multijoueur, ce dernier proposant des options en ligne et en écran partagé. L'aventure est la campagne principale à travers 14 étapes, tandis qu'explorer vous permet de refaire les défis de l'étape, de voir les trésors ramassés lors des courses et d'effectuer plusieurs missions d'entraînement, comme suivre une piste dans le sable sans s'éloigner. En mode aventure, vous êtes libre de choisir parmi les cinq catégories de véhicules, à savoir moto, quad, voiture, jeep et camion. Avant le patch, la physique ne semblait pas très correcte. Les classes de véhicules individuels étaient assez bien distinguées, mais elles apparaissaient étrangement légères, flottantes et déconnectées du sol. La bonne nouvelle est que le correctif semble avoir largement résolu nombre de ces failles. Les véhicules ont maintenant une plus grande impression de poids, offrant une sensation plus réaliste lorsque vous négociez un paysage accidenté et survolez des dunes de sable. Les motos sont capricieuses et glissantes - peut-être excessivement, alors que les jeeps donnent maintenant le sentiment d’être la bête lourde qu'elles sont réellement. Il reste encore beaucoup à faire avant d’être parfait, mais le modèle de manipulation révisé est amusant.

Une technique parfois fragile.

Le patch a également amélioré de manière substantielle l'aspect visuel du jeu, même si d'un point de vue graphique, il y a encore beaucoup à redire. Les performances semblent meilleures également, avec moins de chute de framerate et d'affichage tardif du décor. L’attention portée aux détails faiblit lorsque vous vous aventurez à l’extérieur de la voiture; par exemple, la façon dont les cordes de remorquage apparaissent comme par magie dans les mains de votre chauffeur ou encore la démarche hésitante de votre personnage lorsque vous vous dirigez vers la voiture. Les longs temps de chargement ont été quelque peu réduits, mais votre patience sera mise à l'épreuve.

Dans l’ensemble, Dakar n’est pas sans mérite. Il offre quelque chose d'un peu différent de la formule de course habituelle et sera sans aucun doute bien accueilli par les passionnés du sport. Il offre des moments de plaisir, même il y a place à de nombreuses améliorations en ce qui concerne la prise en main. Il est facile de s'égarer dans les difficultés les plus difficiles, ce qui peut être une source de frustration pour ceux qui n'adhèrent pas pleinement au concept de navigation et qui veulent simplement courir. PS4 oblige, il est possible de jouer sur PS Vita via la fonctionnalité Remote Play, en revanche aucune amélioration significative n'est visible sur PS4 Pro.

VERDICT

Dakar 18 présente un potentiel certain mais ne s'avère pas assez abouti pour le moment face à l'avalanche de jeux de course disponibles sur consoles. Ce titre est sans doute davantage destiné aux fans assoiffés du Dakar, qui trouveront toujours de quoi faire et qui pardonneront plus facilement les nombreux écueils techniques. Cependant, Dakar 18 affiche déjà affiche un visage beaucoup plus efficace une fois le correctif appliqué.