Titre: Master Detective Archives : RAIN CODE (05/07/2023 Par Nic007)
Devenez un maître détective !
La passion pour les titres policiers et visual novels dans lesquels on joue le rôle d'un détective, prêt à démêler l'écheveau d'énigmes que chaque aventure propose, émane naturellement de la série Gyakuten Saiban, plus connue en Occident sous le nom d'Ace Attorney. Cette splendide série de titres nous fait d'abord suivre la carrière du célèbre Phoenix Wright, avocat de la défense et gladiateur de l'arène de la justice toujours prêt à terrasser ses ennemis au son des objections. Tant d'autres titres au fil des années ont basé leurs incarnations du genre sur celui-ci, en passant par le sous-estimé Aviary Attorney et culminant avec la série Danganronpa. Lorsque nous avons entendu parler pour la première fois de Master Detective Archives : RAIN CODE (un titre très long), ce qui a le plus piqué la curiosité, c'est sans aucun doute la double signature qui accompagne le titre. D'un côté, nous avons Kazutaka Kodaka, scénariste bien connu de la série Danganronpa et de l'autre, le character designer Rui Komatsuzaki, également connu pour l'anime aux accents cyberpunk Akudama Drive. Les gars de Too Kyo Games sont eux-mêmes déjà auteurs de deux aventures singulières : nous voulons bien sur parler de Death Come True et de World's end Club, tous deux disponibles en version multiplateforme. Le développement de Master Detective Archives : RAIN CODE s'est fait en collaboration avec Spike Chunsoft, acteurs de la scène vidéoludique depuis les années 90 et créateurs de plusieurs romans graphiques policiers notables tels que Zero Escape.

L'aventure nous met d'emblée dans la peau du Maître Détective Yuma Kokohead, allié à une improbable Déesse de la Mort (Shinigami) et voué à résoudre tous les mystères du monde... A l'exception d'une terrible amnésie qui lui brouille complètement la mémoire. Nous devrons nous rendre dans la ville de Kanai Ward, où le style anime se marie à merveille avec l'âme Neon Punk de la ville, et résoudre tous les mystères qui se présenteront à nous. Le titre se présente alors sous la forme de 5 chapitres plus un prologue d'enquête, et une fois la dernière enquête terminée, nous arrivons au générique de fin. Chaque cas est divisé en deux moments distincts : la phase d'investigation, où nous nous déplacerons en trois dimensions dans le scénario proposé à la recherche d'indices, et la phase de résolution proprement dite, où nous utiliserons les connaissances acquises au cours de l'enquête pour percer les mystères du cas en cours, l'un après l'autre. Nous préférons garder le silence sur les thèmes abordés par le récit, étant donné les multiples facettes du genre qu'aborde Master Detective Archives : RAIN CODE. Nous passons de meurtres impossibles dans des pièces scellées à des affaires vraiment, vraiment teintées d'horreur et de gore. Le titre excelle à masquer cette double nature de son titre grâce à son esthétique anime qui, tel un Janus persuasif, est prêt à nous fasciner et à nous horrifier en même temps.

Place à l'action.
Si les enquêtes se pilotent et qu'il est impossible de se retrouver bloqué, puisqu'il suffira de suivre les points lumineux de la carte et d'interagir, il en va tout autrement pour la phase de résolution d'énigmes. Grâce au pouvoir des Shinigami, notre Yuma devra résoudre crimes et mystères dans une sorte de palais mental (à la Persona, pour être clair), où nous serons amenés à affronter une bonne dose de mini-jeux d'action/enquête. Prenez ici le relais de la course d'obstacles dans la formule Quick Time Event, où l'on choisit le bon chemin en fonction de la réponse peinte avec du sang, ou entrez dans l'arène de combat où se déroule le cœur du gameplay. Des boss féroces nous lanceront leurs attaques sous forme de dialogues et d'objections, qu'il faudra esquiver avec le bon timing dans l'une des quatre directions disponibles, tout en réfléchissant à leur discours, en équipant le bon test et en tranchant au bon moment la phrase contradictoire que les créatures gargantuesques nous cracheront. La formule fonctionne, bien que le facteur action diminue absurdement le défi cérébral. Puisque nous ne pouvons pas nous consacrer à 100 % à des lucubrations particulières, il sera plus ou moins toujours clair ce qu'il faut équiper et ce qu'il faut contredire, ce qui contribue grandement à diminuer la difficulté du raisonnement logique dont nous, petits joueurs/détectives, avons besoin lorsque nous abordons le genre policier.

Si l'hybridation du genre Anime/Visual Novel/Investigation n'était pas suffisante, cette touche JRPG inattendue vient compléter la formule : en complétant les chapitres de l'histoire, en examinant des objets, en parlant aux citoyens de Kanai Ward, nous recevrons des points d'expérience. Une fois monté en niveau, tout cela se traduira par des points de compétence à dépenser dans l'arbre de compétences de notre détective, où nous apprenons des effets strictement passifs qui s'appliqueront pendant les mini-jeux et l'augmentation permanente et omniprésente de la barre de vie (se tromper pendant les séquences d'action entraîne une perte de HP). La plupart des compétences une fois apprises peuvent également être gardées inactives, au cas où vous préféreriez une expérience un peu plus difficile, mais dans l'ensemble, comme nous l'avons déjà mentionné, Master Detective Archives : RAIN CODE est définitivement un titre facile. Pour compléter l'hybride RPG, entre les chapitres nous sommes appelés à compléter une petite dose de quêtes secondaires, qui sont toujours résolues en se déplaçant d'un point A à un point B et en discutant avec les personnes impliquées. Malheureusement, l'écriture des quêtes secondaires est inintéressante 99% du temps, et si vous êtes comme nous, vous vous lancerez dans l'aventure pour le simple sentiment de complétude.

VERDICT
Master Detective Archives : RAIN CODE est un titre expérimental qui fait des clins d'œil à plusieurs genres tout en perdant un peu de vue l'importance de l'enquête. Quelques parenthèses, certainement sexistes, témoignent de tout ce qu'il reste à apprendre sur le sujet, tandis que l'écriture tombe souvent dans la représentation stérile de multiples archétypes, ratant ainsi le coche. Le titre dure plusieurs dizaines d'heures, s'épuisant dans le verbeux où l'on ressent le besoin d'une narration plus sèche et cohérente avec la représentation à l'écran.
Retour