Jeudi 24 octobre 2019 — La numérisation des entreprises de construction ne cesse de progresser depuis le début de 2017. C'est ce qui ressort des enquêtes récentes de la Confédération Construction et d'Orange Belgium. La numérisation de base est déjà bien implantée dans les entreprises. La part d’entre elles utilisant un ou plusieurs outils de gestion numériques est en hausse. A noter aussi que 70 % des entrepreneurs considèrent les cyberattaques comme un risque réel.
La numérisation de base est bien avancée dans les entreprises de construction. Selon une enquête menée conjointement par la Confédération Construction et Orange Belgium, 95 % des entrepreneurs utilisent des appareils mobiles tels que des smartphones et des ordinateurs portables pour prendre des photos sur chantier, suivre les mails de l'entreprise et avoir accès à leur propre réseau.
La géolocalisation (également appelée « track & trace ») est également bien ancrée. 45 % des répondants suivent en temps réel la localisation du personnel, des véhicules ou des équipements, principalement pour calculer les indemnités de mobilité, mais aussi contre les pertes et vols ou pour une gestion efficace du matériel.
Les applications numériques ont le vent en poupe
D'autres applications numériques sont moins bien ancrées. Début 2017, un peu moins de 15 % des entreprises de construction utilisaient des outils de gestion connectés, tandis qu'environ 20 % des entrepreneurs utilisent désormais un système ERP (Enterprise Resource Planning). En 2017, la modélisation des informations du bâtiment était connue et implémentée dans moins de 5 % des entreprises de construction. On estime désormais que 10 % peuvent en exploiter les possibilités.
Reste que les entreprises du secteur de la construction ont encore du chemin à parcourir. À titre d’exemple, seul un quart d’entre elles prévoit un routeur 4G pour la connexion mobile sur le chantier. Encore moins nombreuses sont les entreprises qui travaillent avec une connexion VDSL ou un Hotspot WiFi.
La réalité virtuelle et augmentée, les robots, la numérisation 3D, l'intelligence artificielle et les drones ne sont utilisés que par une petite minorité d'entreprises de construction, bien que, dans le cas des drones, l’explication tient notamment à une législation très restrictive.
Robert de Mûelenaere, administrateur délégué de la Confédération Construction : « La transition numérique de notre secteur n’avance pas au même rythme pour toutes les technologies, mais elle bat son plein. Cela profite non seulement aux entreprises de construction et à leurs clients, mais également à la création de nouveaux emplois stimulants à tous les niveaux, ce qui rend la construction plus attrayante en tant qu’employeur. Il est essentiel pour la Confédération que toutes les entreprises de construction puissent tirer profit de cette évolution. C’est pourquoi nous organisons le salon Digital Construction Brussels les 23 et 24 octobre en collaboration avec le CSTC. »
Solutions en géolocalisation en tête de file
Tous les entrepreneurs ne perçoivent pas les possibilités qu’offrent les solutions numériques. 59 % des entrepreneurs considèrent qu'ils disposent de trop peu d'informations sur les solutions numériques, et environ un tiers n’a pas de compétences internes suffisantes. Dans une moindre mesure (16 %), les coûts jouent également un rôle.
A noter aussi que seules 27,5 % des entreprises de construction ont nommé un responsable de la transformation numérique. Toutefois, cela n’empêche pas les entrepreneurs d’en voir réellement les avantages, non seulement en ce qui concerne la centralisation de l'information (63 %), mais aussi en ce qui concerne le fait de travailler plus vite (60 %) et d'éviter les erreurs (47 %).
« Comme tout autre secteur, la ‘construction’ tire également profit des innovations numériques. Prenons, par exemple, le geofencing : la démarcation virtuelle d’une zone géographique au moyen d’un GPS, une solution de géolocalisation permettant de contrôler ce qui entre et sort du chantier. Il s’agit sans aucun doute d’un outil très utile pour les entreprises du secteur de la construction », selon Werner De Laet, Chief B2B, Wholesale and Innovation Officer à Orange Belgium. « D’ailleurs, il y a aussi des entreprises du secteur de la construction qui sont déjà avancées dans la numérisation. Cependant, la cybersécurité reste un point d’attention commun. »
Crainte des cyberattaques
Les entrepreneurs sont conscients du revers de la médaille inhérent à la numérisation. Selon l'enquête de la Confédération et d'Orange Belgium, 69 % pensent que les cyberattaques représentent un risque qui ne peut être ignoré. Une large majorité (84 %) protège donc le réseau. Un groupe encore plus important (87 %) protège des appareils tels que les ordinateurs portables et les smartphones. Ils préfèrent toutefois externaliser la sécurité en ligne. 40 % choisissent en effet un partenaire externe pour la cybersécurité.