Berserk Warriors
Berserk est un manga signé Kentaro Miura toujours en cours de parution au Japon et qui a connu trente-huit tomes à ce jour aux éditions Hakusensha. L'intrigue met en scène Guts, un imposant guerrier qui laissent des dizaines de cadavres sur son passage et est armé d'une épée de taille gigantesque. Sur son cou, une marque mystérieuse le condamne à être poursuivi jour et nuit par des démons. Alors que le monde sombre inextricablement dans le chaos, Guts règle ses comptes avec les forces démoniaques qui resserrent leur emprise sur la destinée des hommes. Développé par Omega Force, Berserk and The Band of The Hawk retrace l'histoire des trente-deux premiers tomes du manga Berserk, de l'arc L'Age d’or (au cours duquel le chef du groupe de mercenaires, Griffith, fait la connaissance du légendaire épéiste noir, Guts) jusqu'au poignant arc Le Faucon millénaire (dans lequel le groupe prend part à des batailles particulièrement violentes contre des humains et des démons). L'éditeur reprend une formule bien connue des adaptes des Dynasty et Samurai Warriors. Lancé dans les combats, on s'apercevra qu'il n'y a toujours pas de vrais niveaux, mais que les environnements sont toujours séparés en petites zones. Autre élément beaucoup plus discutable, la censure qui affecte le jeu. Malgré une classification 18+, on ne retrouve pas de scène trop choquante, les coups portés aux ennemis ne les trancheront pas en deux mais les enverront à des dizaines de mètres devant vous. Bien sur, au fil des coups, la jauge de frénésie se remplira lentement mais surement, ce qui augmentera la puissance du personnages. On retrouve cette fois huit personnages jouables avec leurs propres attaques spéciales et combos. Outre les armes principales et secondaires à leur disposition, ils pourront également recourir à des capacités pouvant être éveillées pour donner leur plein potentiel. Avec Guts par exemple, vous pourrez aspirer les âmes des guerriers tombés au combat pour réaliser une attaque ultime, tandis que la forme démoniaque Femto de Griffith servira à infliger de rapides enchaînements d'attaques.
Évoluant dans un univers médiéval fantastique sombre et sanglant, le titre de KOEI est ponctué de nombreuses cinématiques en images de synthèse, et même par quelques extraits du film sorti en 2012 avec les doublages en japonais. Les développeurs ont très bien retranscrit l'intensité du manga, avec une action permanente, un effort esthétique indéniable sur les environnements traversés (château assiégé, forêt abandonné, donjon obscur, etc) et une modélisation réussie des figures emblématiques de la série. Au fil de la partie, les héros de Berserk gagnent en expérience et montent en niveau. Guts et ses acolytes peuvent également recueillir différents éléments sur le champs de bataille, permettant d'augmenter ses statistiques (parfois seulement de manière temporaire) ou d'accéder à de nouvelles armes (canon, arbalète, couteau, etc). Le seul bémol, et non des moindres, est que ce Berserk demeure avant tout un "Dynasty Warriors" remodelé, soit une production où il faut frapper tout ce qui bouge et souvent des milliers d'ennemis par niveau. Les personnages disponibles ont des mécaniques suffisamment différentes pour que la lassitude ne s'installe pas trop rapidement, mais le manque de variété lors des missions est préjudiciable, d'autant qu'aucun multijoueur n'est proposé cette fois. Si les fans seront ravis du respect du manga de Kentarou Miura, les autres trouvent le jeu répétitif à outrance, sachant que seuls les combats de boss apporteront un peu de renouveau à l'expérience.
Une réalisation en progression ?
Disponible sur PS4, PS Vita et PC en Europe, Berserk and The Band of The Hawk a également connu une édition PS3 au Japon, et on ne peut pas dire que le moteur évolue beaucoup, même si le cel shading permet de cacher bien des défauts. En effet, excepté un nombre d'ennemis affichés à l'écran plus conséquent et quelques effets spéciaux supplémentaires, les différents entre les éditions PS3 et PS4 demeurent assez mineures, les textures manquent singulièrement de précision, les décors ne sont pas destructibles, seules les modélisations des personnages s'en sortent avec les honneurs, et les mouvements s'avèrent très proches de ce que l'on peut découvrir dans le dessin animé. Il y a souvent beaucoup d'adversaires à l'écran et l'intelligence artificielle s'en sort plutôt bien, mais nous réserve parfois d'étonnantes surprises. PS4 oblige, il est bien sur possible de jouer sur PS Vita via le Remote Play, mais la lisibilité n'est pas toujours optimale face à la débauche d'ennemis.
La prise en main est hautement arcade, et le titre est très rustre, mais pouvait-il en être autrement ? Néanmoins, on regrettera la lenteur de l'évolution de statistiques des personnages, chaque combat apporte peu d'expérience. En outre, l'absence d'un ciblage fixe n'aide pas à rester focalisé sur l'action, même si la caméra est cette fois beaucoup mieux gérée que dans Arslan. Enfin, d'un point de vue musical, on retrouve heureusement les doublages japonais (les textes écrans sont en anglais), tandis que la bande son est essentiellement composée de rock et de pop plutôt honorable. La campagne principale occupera une petite dizaine d'heures, alors que le mode Endless Eclipse vous demande d'affronter des ennemis jusqu'à plus soif. Les adversaires seront de plus en plus forts au fil des missions, et leur réussite permet de gagner de nouveaux équipements pour le jeu principal.
VERDICT
Berserk and The Band of The Hawk est une adaptation de manga plutôt efficace. Le titre d'Omega Force restitue très bien l'univers de la série de Kentaro Miura, sans compter que la structure narrative est heureusement plus soutenu que dans un "Warriors" traditionnel. Cependant, la qualité technique de cette édition PS4 ne présente pas beaucoup de différences avec son homologue PS3 (pas sortie en Europe), ce qui était déjà le cas avec Arslan : The Warriors of Legend. Bref, un Musou avec ses qualités et ses faiblesses habituelles. Les fans de Berserk pardonneront plus facilement certains défauts, les autres resteront circonspects face à la répétitivité du gameplay.