Titre: Remember Me (22/06/2013 Par Nic007)
Paris, 2084.
Développé par le studio DONTNOD, Remember Me prend place dans une ville de Paris totalement métamorphosée. La capitale française fut en effet dévastée lors d'un conflit européen majeur, suite à un effondrement boursier pire que celui de 1929. Sur les ruines de la Ville Lumière, les architectes ont donc bâti Neo-Paris, une mégalopole qui abrite le siège de la société privée Memorize, spécialiste du partage des souvenirs humains. Car en 2084, tous les personnages sont tous inter-connectés sur un gigantesque réseau virtuel qui permet d'utiliser une nouvelle monnaie d'échange, les souvenirs. L'implant Sensen, sorte de halo lumineux gravitant sur la nuque de chaque personnage, est devenue une véritable drogue, et beaucoup d'individus sont devenus accrocs aux moments de grâce, surtout après le terrible conflit du vingt-et-unième siècle. Alors qu'un groupuscule terroriste (les Erroristres) lutte contre le marchandage des souvenirs, des chasseurs de souvenirs ont émergé, dont l'héroïne principale du jeu, Nilin. Elle a décidé de rejoindre le chef des Erroristes, Edge, mais finit rapidement capturée par le service de sécurité de Memorize qui décide de lui effacer la mémoire pour en faire un être servile. Avant que le processus ne soit totalement terminée, Nilin parvient cependant à s'évader, et part à la quête des ses souvenirs en compagnie de son mentor.
Le scénario est très poussé, et surtout très bien documentée. Le concept prend la forme d'un traditionnel jeu d'action/aventure, finalement assez proche d'un Batman Arkham. Vous ne pourrez pas enchaîner les coups sans stratégie, et il faudra surveiller les contre-attaque ennemies (symbolisées par un point d'exclamation rouge) afin d'esquiver en douceur. Grâce au Combo Lab, vous pouvez attribuer des effets secondaires à chaque frappe (augmentation des dégâts, amélioration de la santé, etc). En début de partie, la chaîne de combos est brève (trois coups) mais pourra être renforcée par la suite (jusqu'à huit mouvements à enchaîner). Les Pressens permettent à Nilin de retourner les unités robotiques contre leurs partenaires ou de passer en transe. Une jauge de focus se remplit en effet après les combos, et la prise en main est au final beaucoup plus stratégique qu'on aurait pu le penser.
Une progression très linéaire.
Si le système de combat s'avère très souple donc, on ne peut pas en dire de la progression du jeu qui s'avère tout ce qu'il y a de plus linéaire. Impossible d'explorer les rues de Néo-Paris donc, Nilin avance dans un dédale de couloirs et de trajets prédéterminées, indiqués à l'écran par le Sensen. Certes, on pourra parfois récupérer quelques éléments cachés renseignant sur le bakckground du jeu, mais difficile de véritablement sortir des clous. Pire, si vous faîtes un pas de trop, il est possible de déclencher un script qui vous empêchera de récupérer l'objet désiré. Quant aux phases dites de Remix, il s'agit de dérouler un souvenir pour en modifier la teneur. Vous n'en trouverez que quatre durant l'ensemble de la campagne, et en cliquant sur une faille mémorielle (facilement détectable), vous verrez ainsi l'action évoluer différemment, quitter à créer parfois d'étonnants paradoxes.
La durée de vie n'excède pas la dizaine d'heures de jeu, douze si vous récupérer tous les éléments cachés qui permettent d'en savoir plus sur l'historique de Néo-Paris et ses monuments . Aucun mode supplémentaire ne répond hélas présent (pas même de défis), et encore moins de multijoueurs. Néanmoins, la campagne ne souffre d'aucun temps mort, et constitue une expérience assez unique sur consoles.
Techniquement à la hauteur ?
Sur le plan graphique, Remember Me affiche un ensemble très séduisant. La direction artistique est hautement soignée, le design des personnages toujours très inspiré, et les environnements de Néo-Paris, mélange de futurisme et d'hausmannien, d'une rare beauté. L'aspect technique est un peu plus limité, surtout que le jeu comporte des bogues inhérents à l'Unreal Engine 3, notamment une certaine rigidité des protagonistes rencontrés. Les animations promet des combats rythmés et fluides, tandis que les cinématiques sont plutôt efficaces. La prise en main est pour sa part rapidement maîtrisée, et ne devrait poser aucune difficulté aux férus du genre.
L'excellente ambiance du jeu est servie par une bande-son très mélodique signée Olivier Derivière (Obscure, Alone in the Dark Inferno), et s'adaptant parfaitement aux situations rencontrées en affichant tantôt des musiques d'ambiance très symphoniques, tantôt des thèmes électro durant les combats. De l'excellent travail, soutenu par des doublages français très réussis, et des bruitages assez convaincants dans l'ensemble.
VERDICT
Même si le jeu s'avère très linéaire, Remember Me est un titre qui se découvre avec plaisir. L'univers affiché ne manque pas d'exubérance, la réalisation graphique est attrayante, l'intrigue tient en haleine, la jouabilité apparaît très dynamique, quant à la bande son elle s'avère tout bonnement exceptionnelle. Pour son premier jeu, le studio DONTNOD frappe fort, et la manipulation des souvenirs n'est finalement qu'un élément anecdotique face à la richesse artistique qui émane de Remember Me.