Un épisode de transition.
Conçu par le studio espagnol MercurySteam (Clive Barker's Jericho), Castlevania - Lords of Shadow - Mirror's of Fate fait le lien entre les deux épisodes de Lords of Shadow. Ainsi, si vous n'avez pas joué au précédent titre, la narration sera peut être un peu difficile à suivre. Bref, dans le premier opus, Gabriel Belmont était parti en croisade contre les forces du mal, afin de venger la mort de sa femme, mais le personnage a été corrompu, et a fini par devenir lui même Dracula. Gênant pour un chasseur de vampires ! L'action met donc en scène Trevor, le fils de Gabriel, parti affronté Dracula le responsable de la mort de mère Marie. Dans le château, il retrouve son père dans la salle du miroir du destin (d'où le sous-titre) sans savoir qui il est. Alors que Trevor était sur le point de remporter la bataille, Dracula plante une croix de combat dans son torse. C'est alors que Trevor montre le miroir a Gabriel qui comprend qu'il s'agit de son fils. Afin de l'épargner, Dracula lui fait boire son sang, et bis repetita, Trevor devient à présent un vampire ! L'action reprend alors avec Simon (le fils de Trevor), qui part à l'assaut du même château. Pour finir dans un état similaire ? Peut être pas, car un allié de circonstance fait son grand retour, Alucard en personne, qui dispose de son propre chapitre scénaristique et qui explore un autre pan de la lugubre demeure pendant ce temps.
La partie débute avec Gabriel dans ce que l'on pourrait qualifier de tutoriel. Mais quelque soit le personnage, le système de combat est totalement identique. Seuls les pouvoirs secondaires changent. Grâce aux artefacts collectés durant les combats et aux points d'expérience acquis dans les niveaux, vous pourrez customiser votre personnage, mais une fois encore, les combos sont les mêmes pour chaque personnage. Heureusement, Mirror of Fate a conservé la formule dite Metroidvania et un cheminement en 2D, à l'instar des précédents épisodes GBA et DS. Il faudra donc explorer un château (90% du temps) , l'écran inférieur de la 3DS livre en permanence une carte bien utile des lieux (mais pas toujours parfaitement lisible), tandis que l'action se déroule en haut (3D stéréoscopique oblige), et trouver son chemin. Fréquemment, un boss se dressera sur votre chemin, l'occasion de découvrir un schéma de contrôle assez souple, ponctué d'actions interactive de surcroît (ou QTE).
Une progression qui manque d'imagination.
Hélas, l'absence d'Igarashi se fait ressentir tout au long du jeu. Une simple replongée dans Order of Ecclesia (DS) témoigne du fossé entre l'équipe japonaise et le studio espagnol en termes de game design. La progression est on ne peut plus linéaire, et il suffit de se rendre au prochain objectif sans chercher à comprendre pourquoi. Le scénario n'est pas toujours bien intégré, malgré la présence de cinématiques, les affrontements surgissent sans que l'on sache toujours pourquoi, les énigmes sont réduites à leur plus simples expressions, les couloirs se suivent et se ressemblent sans aucune intensité dramatique, et surtout, la durée de vie n'excède pas les dix heures de jeux (les sauvegardes sont automatiques).
Sur le plan technique, Mirror of Fate affiche des jolis graphismes dans l'ensemble, mais là encore, certains décors sont franchement inégaux. Certains panoramas sont magnifiques, d'autres beaucoup plus plats. La 3D stéréoscopique est bien gérée, et apporte un peu de profondeur aux environnements. La prise en main est relativement basique, puisque tous les personnages partagent la même arme. La jouabilité reste simple d'accès cela étant, malgré une animation qui a parfois tendance à sérieusement ramer. Les musiques, sans égaler les thèmes d'antan, sont de bonne facture, et impose une certaine ambiance gothique. A contrario, les doublages anglais sont très moyens, et souffrent d'une synchronisation labiale fort approximative.
VERDICT
Relativement court, Castlevania - Lord of Shadows - Mirror of Fate signe une prestation assez convaincante, mais loin de ses illustres ainés sur GameBoy Advance et Nintendo DS. Un épisode assez bien réalisé mais auquel il manque un supplément d'âme.