Hello,
ben puisque tout le monde est partant allons-y. J'ai été un peu long avant de répondre, mais il a fallu écrire tout ça !
Une remarque prélimaire : être concis et précis, ok, c'est un bon exercice... Mais en ce qui me concerne, je souhaite quand même prendre le temps de dire et d'expliquer les choses. Je ne veux pas tomber dans le travers courant en politique de la petite phrase percutante mais démagogique pour séduire. Si je fais campagne, je préfère que les gens s'informent et lisent ce que je propose, qu'on en discute (sur des de forums ou irl), plutôt que d'aller leur serrer les mains sur un marché avec un beau sourire niais. Donc, clair et concis, oui. Raccourci, non. Fin de la parenthèse.
De plus, chez les pirates, nous pronons la collaboration, en politique, plutôt que de jouer à celui qui sait tout "parce que j'ai bien appris la leçon donnée par le parti". Je ne me suis donc pas gêné pour demander de l'aide aux deux autres co-fondateurs du PP BW pour vous répondre. Comme ça vous savez.
Abordons les trois sujets.
=== 1 Le droit d'auteur === (parce que le concept de copyright est, lui, plus anglo-saxon)
// Le problème selon moi //
* Le droit d'auteur est utilisé de manière anormale aujourd'hui. Sous prétexte de protéger les auteurs, ils entravent réellement la liberté individuelle.
// Quelques faits ://
* Le droit d'auteur est vu par la population comme étant le moyen de rétribuer les auteurs. Or cela est faux. Il existe plein d'autres solutions.
* Les DRM, qui sont là pour protéger le droit d'auteur, sont une entrave à la liberté. Un exemple que je rencontre souvent moi-même : je ne peux pas regarder un DVD (tout à fait normal) sur mon portable Linux. Je dois le rebooter en Windows. Ceux qui achètent de la musique sur iTunes ne peuvent pas l'utiliser ailleurs. Normal ?
* Certains artistes vivent très bien sans mettre des barrières barbelées et électrifiées autour de leur création. Tout en restant maître de leur oeuvre et en en vivant correctement.
* L'industrie du droit d'auteur est une barrière économique artificielle. Elle n'a pas lieu d'être. L'exemple classique est celui des vendeurs de glace. Ils ont disparu car le progrès a donné le frigo. Faut-il interdire les frigos pour éviter le manque à gagner des vendeurs de glace ? Je ne pense pas. De même, aujourd'hui, nous n'avons plus besoin d'une grande société qui produit des 33 tours, des bandes magnétiques ou des CD. Internet a dématérialisé le processus. Donc plus besoin de celui-ci. Cela ne veut pas dire qu'il faut la disparition des maisons de disques (mais faudra trouver un autre nom) : ils ont peut-être encore un rôle à jouer dans la production, lees équipements de sonorisation, la publicité, etc. Mais tout cela est relatif.
// Quelques avis personnel non-factuels // (et cette partie n'engage que moi) :
* L'industrie du droit d'auteur n'est pas équitable pour les auteurs. Ils devraient gagner une plus grande proportion.
* Ou alors, pour certains, ils gagnent trop. Il est possible qu'un auteur gagne plus en un an que le quidam moyen en une vie, alors que son travail d'écrture aura duré une soirée, en ayant fumé un joint. Je préfère qu'il gagne sa vie en travaillant, c'est à dire en faisant une réprésentation (si c'est un chanteur).
* Notez encore le réflexe que je trouve idiot de "protection" avec cet exemple :
http://www.pcinpact.com/news/71527-isaac-lamb-lipdub-mariage-bruno-mars.htm où l'on voit une demande en mariage postée sur YouTube, avec en fond sonore, une musique bien connue. Le chanteur, lui, a félicité les fiancés sur Twitter. Mais la société détenant les droits fait bloquer la vidéo sur YouTube... Non-sens. En plus, ca leur aurait fait de la pub gratuite pour cette chanson !
Retour à l'objectivité.
//Que propose le parti pirate ?//
Il ne propose PAS la suppression du droit d'auteur. L'auteur a droit à se faire payer pour ce qu'il produit. OK. L'auteur a droit à la paternité morale. OK.
Mais nous proposons de garder ce mécanisme dans des limites raisonnables :
- nous pourrions raccourcir la durée de la protection. 20 ans ressort souvent mais le débat est ouvert.
- les oeuvres pourraient passer dans le domaine public à la mort de l'auteur. Franchement, ça ne semble pas débile.
- une obligation pour l'auteur de se manifester tous les 5 ans et de fournir une adresse de contact pour toute personne souhaitant utiliser l'œuvre.
- protéger la liberté d'expression face au droit d'auteur. Il faut qu'on puisse "citer" sans risques, surtout dans les écoles où il s'agit d'enseignement. La parodie comme action politique (exemple de Greenpeace, voir plus bas) ne peut pas être censurée.
Et du côté moins législatif, les pirates promeuvent une utilisation raisonnée du droit d'auteur et une rétribution plus juste pour les auteurs. Cela passe aussi par la sensibilisation des gens et la déconstruction de la fausse argumentation des industries du droit d'auteur.
===
2. Les brevets ===
// Le problème selon moi //
Les brevets sont censés être un moyen d'assurer aux industries un retour sur investissement pour la recherche. Les brevets ne servent absolument plus à cela aujourd'hui. L'outil a dérivé et ne sert plus "l'esprit de la loi". De plus, dans beaucoup de cas, ce système est inefficace pour la société
// Quelques faits ://
* Christian Engstrom, l'euro-député suédois du Parti Pirate, a démontré que même pour les médicaments (l'exemple typique des défenseurs), la R&D est financée à 95% par des fonds publics (via les nombreuses aides à la recherche, à l'investissement, etc)
* Il existe des effets pervers : tous les 20 ans, les grands groupes pharmaceutiques développent de nouveaux équivalents à un médicament qui marche très bien juste pour arrêter de produire l'ancien qui peut être copié et apporter du neuf, breveté, sur le marché.
* Un brevet, pour être accepté, doit normalement répondre à trois qualités : nouveauté, inventivité, suceptible d'une application industrielle. Or ils ne sont pas respecté. L'inventivité (ne pas découler de manière évidente de l'état de la technique, pour un homme du métier) ne se retrouve plus dans la plupart des brevets.
//Que propose le parti pirate ?//
* Il faut encourager la recherche académique, via l'échelon européen, afin de limiter le cercle vicieux et fallacieux des brevets (il faut des brevets pour payer la recherche ; la recherchge amène des brevets)
* Les résultats de recherche académiques tombent dans le domaine public
* Les brevets du domaine pharmaceutique sont, eux, à bannir (voir
http://christianengstrom.wordpress.com/2011/03/09/an-alternative-to-pharmaceutical-patents/)
* Idem pour certains autre domaine éthiques (le vivant, l'agroalimentaire)
* Je vous rapelle encore l'histoire (vraie) de ploum dans mon premier post.
===
2. Les marques déposées ===
Ici, il y a moins de polémiques. Les marques sont nécessaires et peuvent être protégées afin d'assurer au client que le produit provient bien de la société. C'est une évidence lorsqu'on achète un VW qui n'est pas uneb Pbot, ou des langes pampers qui ne sont pas des produits blancs.
Cela dit, à nouveau, il faut une prédominence de la liberté d'expression par rapport à la protection de la marque. Prenons l'exemple donné il y a deux jours par Rick Falkvinge (
http://falkvinge.net/2012/06/20/oil-company-sues-isp-kills-greenpeace-protest-site/) où une société pétrolière attaque Greenpeace car ce dernier a copié son "look & feel" (lié à la marque Neste Oil) pour dénoncer je-ne-sais-quoi sur un site parodique "nestespoil". Ici, il s'agit d'atteinte à la liberté d'expression.
De plus, la problématique des marques déposées peut aussi se rapprocher du droit d'auteur quand on évoque les "licences" de jeu ou de film (Angry Birds, LOTR, Star Wars, etc.). Car il s'agit de produits dérivés d'une production artistique. Ici également, les pirates inviquent des droits raisonnables (voir plus haut) car à un moment donné, ces éléments font bel et bien de la culture publique.
Voilà. Ce fut un peu long. Et pourtant incomplet. N'hésitez pas à poser des questions, on en discutera. SI vous voulez, je peux aussi vous parler de l'idéal de collaboration, d'autonomie et de participation promu par le parti pirate