Un étrange Metroidvania.
F.I.S.T. : Forged In Shadow Torch se déroule dans une réalité alternative bizarre peuplée d'animaux anthropomorphes vivant dans ce qui ne peut être décrit que comme littéralement Midgard de Final Fantasy VII, sous l'œil vigilant de Shinr..., non plutôt la Légion des Machines. Vous contrôlez Rayton, un lapin nerveux à souhait dont la voix ressemble à un mélange de Cloud et de Master Chief dans Halo. Il part à la recherche d'un de ses amis qui vient d'être kidnappé par ladite Légion. Comme on pouvait s'y attendre, l'intrigue se développe et devient beaucoup plus complexe par la suite. Bien que certains moments soient un peu vagues ou clichés, on ne s'attendait certainement pas à s'intéresser autant à un lapin grincheux portant un costume de mécha. Ce que nous avons ici, en théorie, est une aventure metroidvania traditionnelle au sens de Metroid Fusion. Le monde est ouvert pour que vous puissiez l'explorer à votre guise, à condition d'avoir les objets nécessaires pour le faire, mais il est également "divisé" en parties et est basé sur des objectifs, avec un marqueur sur votre carte qui vous aide à naviguer dans l'environnement labyrinthique de Torch City. En termes de mouvement, cependant, F.I.S.T. emprunte certaines inspirations à une franchise complètement différente : Mega Man. Plus précisément, Mega Man X, qui met l'accent sur le fait de sauter continuellement sur les murs et de foncer dans les plateformes.
Le combat n'est pas du tout inspiré de Mega Man en revanche. Au début, le costume de Rayton ne peut attaquer qu'avec un accessoire en forme de poing, ce qui vous permet d'effectuer des combos avec deux boutons d'attaque différents et une saisie, d'autres combos étant débloqués dans des terminaux spécifiques. Vous pouvez acquérir de nouvelles armes en cours de route, qui vous permettent non seulement d'affronter des ennemis aux stratégies différentes, mais aussi de débloquer des portes contextuelles spécifiques, exactement comme celles de la série Metroid. Rien d'extraordinaire, mais c'est tellement bien conçu, avec des commandes réactives et un système de progression très compétent, que l'on ne peut s'empêcher d'en faire l'éloge. Le monde de F.I.S.T. est étonnamment immersif. Vous n'êtes pas simplement en train d'explorer un méli-mélo de couloirs conçus sans rime ni raison. La ville de Torch est crédible, autant, sinon plus, que Midgard elle-même, avec des zones représentant les rues, les taudis verticaux avec des passages secrets, les égouts, les bases militaires, etc. Sans aucun doute, la qualité du level design est ce qui est le plus frappant dans F.I.S.T., et ce n'est pas comme si ce jeu était à court d'éloges. Et bonne nouvelle, ce n'était pas le cas initialement, F.I.S.T. propose désormais des textes écrans en français.
Une réalisation chatoyante ?
A sa sortie sur PS4/PS5 et PC l'année dernière, F.I.S.T. assurait une présentation efficace, même si elle souffrait de ce que l'on suppose être une sorte de contrainte budgétaire. Bien qu'il soit incroyablement beau, surtout en ce qui concerne les environnements et les animations des personnages, certains éléments et (surtout) les effets de particules de F.I.S.T. ont l'air un peu bon marché, un peu trop "génériques Unreal", mais le design des personnages, les animations, les performances et les arrière-plans sont tous excellents, même pour les normes actuelles. Si F.I.S.T. fonctionne à 60 images par seconde en 4K natif sur la PlayStation 5, il conserve la même fréquence d'images avec une mise à l'échelle dynamique de la résolution sur la PS4 Pro. C'est très bien car les deux versions sont très comparables à cet égard. Sur la PS4 standard, le jeu tourne en 1080p à 30 images par seconde et le framerate est relativement stable, même si on peut se demander si un mode Performance sur PS4 pour réduire la résolution afin d'obtenir une fréquence d'images plus élevée ne serait pas utile. On apprécie moins l'utilisation excessive du motion blur (flou de mouvement), qui ne peut être désactivé. Un oubli majeur sans aucun doute, surtout que les textures sont déjà elles-mêmes moins précises que sur PS5. On peut dire la même chose de la conception sonore de F.I.S.T.. Elle est plutôt bonne, mais on peut y voir des problèmes liés à un budget légèrement inférieur à la réalité. La musique est remarquable, tant en termes de variété que de qualité des compositions. Malheureusement, le doublage est un peu aléatoire. Ce n'est pas franchement terrible et nous avons été choqué par la quantité de voix incluses dans le jeu, mais on peut voir des problèmes dans la qualité des enregistrements et de leur mixage. Certains personnages ont également l'air d'avoir été doublés par des amateurs. D'assez bons amateurs, ne vous méprenez pas, mais le problème reste entier. A noter que cette version physique se pare de bonus : Un SteelBook exclusif, la bande-originale du jeu (au format digital), 3 lithographies et une planche d’autocollants.
VERDICT
F.I.S.T. : Forged In Shadow Torch est sorti de nulle part et nous a captivé grâce à ses contrôles fantastiques et à la conception de ses cartes. Même si l'histoire et la doublage sont parfois un peu ennuyeux, la présentation et la jouabilité compensent largement les restrictions budgétaires. Si c'est ce que nous devons attendre des metroidvanias dans cette nouvelle génération de jeux, alors F.I.S.T. a déjà placé la barre très haut et conserve un visage très acceptable dans sa mouture PS4.