Titre: Catherine (24/02/2012 Par Nic007)
Il était une fois.

Développé par l'équipe à l'origine de la série Persona, Catherine est un jeu assez déroutant, et un peu difficile à classifier. Le titre met en scène Vincent, un trentaine ordinaire, qui vit seul en appartement, mais qui a une petite amie du nom de Katherine. Ils vivent une relation plutôt routinière, malgré leurs caractères fondamentalement opposés. Katherine est en fait une femme très sérieuse, parfois un peu austère, et qui a beaucoup d'ambitions. Vincent lui, se montre beaucoup plus nonchalant. Depuis quelques semaines, ses nuits sont ponctués d'atroces cauchemars, où il lui faut monter sur des milliers de blocs pour arriver au sommet et sortir de son rêve. Et les crises se multiplient lorsque Katherine lui annonce qu'elle est enceinte et qu'elle désire s'engager. Une situation loin d'enchanter Vincent à dire vrai. Désireux de passer une soirée tranquille, Vincent écume les bars avec ses amis, et c'est là qu'il est amené à rencontrer une autre femme du nom de Catherine, l'exacte opposée de Katherine. Belle et séduisante, elle vit sa vie au maximum, et est bien décidé à le séduire. Le lendemain matin, Vincent se réveille avec une sérieuse gueule de bois, dans un lit qui n'est pas le sien, mais celui de Catherine. L'esprit confus, il se demande s'il s'est passé quelque chose entre eux, et s'il doit le dire à Katherine. De nombreux choix moraux attendent le joueur, et leurs conséquences auront un impact certain sur la suite des évènements.

Catherine se présente comme un mélange d'aventure et de réflexion. Le titre intègre de nombreux dialogues (totalement localisés en français, une chance), et des séquences de puzzle très surprenantes. Vous y dirigez alors Vincent en caleçon, et devez grimper au sommet du niveau. Les fameuses phases de cauchemar mentionnées plus haut. Pour cela, il faudra déplacer des blocs pour créer des escaliers. Petite subtilité cependant, les blocs restent en place tant qu'un côté de ceux-ci reste en contact avec le côté d'un autre. Vous pouvez alors concevoir des structures hautement improbables, mais sachez qu'il faudra faire vite, car les constructions se consument au fil des minutes. Et si vous n'arrivez pas au sommet dans les temps, c'est le game over assuré. Les puzzles sont assez faciles en début de partie, mais cela ne dure pas très longtemps. Même en difficulté normal, il va falloir s'accrocher pour résoudre certains passages. Dans la trentaine de niveaux proposés, sachez que certains comportent des gardiens qui vous bloqueront le passage, et il faudra employer la ruse pour les contourner.

Un titre déroutant.

Les phases de dialogues de Catherine se montrent très nombreuses dans la progression. Le titre est entrecoupé de séquences vidéos permettant de faire avancer l'histoire, et vous devrez répondre à des questions éthiques sur l'approche à avoir face à l'infidélité. Les premières questions sont assez anodines, mais bien rapidement, le scénario amènera le joueur à réfléchir sur lui-même. Rien n'est tout blanc ou tout noir dans Catherine, et l'introspection est intéressante. Les choix effectués modifieront grandement la suite de l'aventure, sachez qu'il existe d'ailleurs huit fins différentes, certains s'avérant beaucoup plus choquantes que d'autres, voire tragiques. Reste à savoir si vous aurez le courage de recommencer plusieurs fois la partie, le cœur de Catherine restant le puzzle.

Sur le plan purement technique, Catherine affiche des graphismes très réussis, dans la plus pure tradition mangas. L'univers décrit ne manque pas d'originalité, et n'est pas du tout érotique, contrairement à ce que certains auraient pu pensé en voyant la jaquette du jeu. Les personnages sont brillamment exécutés par Shigenori Soejima. L'animation se montre assez souple par sa part, malgré une caméra parfois un brin hésitante. La jouabilité demeure simple d'accès, mais le concept exige une réelle implication tant la difficulté progresse rapidement, surtout que le nombre de vies est limité. Fort heureusement, il restera toujours un mode facile pour progresser sans trop stresser. Il faudra une bonne douzaine d'heures de jeux pour terminer l'aventure, voire le double si vous souhaitez débloquer tous les épilogues possibles. Et si vous aimez les puzzles, sachez qu'une borne d'arcade est présente dans le bar, le Rapunzel, comportant 64 niveaux, cette fois sans contrainte de temps. Côté son enfin, nous retrouvons des compositions signées Shoji Meguro, et qui se montrent en parfaite adéquation avec ce qui se déroule à l'écran. Du beau travail. Le doublage est très correct pour sa part, et la traduction française sans accrocs. A noter qu'un mode multijoueur est également de la partie. Il vous faudra vous échapper avec un ami, ou au contraire le fuir. Une option sympathique, à défaut d'être particulièrement indispensable.

VERDICT

Catherine est un très bon titre. Affichant une réalisation fort réussie, une histoire intéressante et une progression étonnante, le jeu d'Atlus se montre également très difficile et davantage tourné vers les puzzles que l'on aurait pu le penser. Autant dire que le titre ne fera certainement pas l'unanimité, mais le projet est original, et se montre surprenant à plus d'un titre.
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