Un retour attendu.
Si Deus Ex : Human Revolution ne se nomme pas Deus Ex 3, c'est parce qu'il s'agit d'un prologue à la série. Le premier volet a marqué tout une génération de joueurs, de part son univers, une intrigue de très grande qualité, et une totale liberté dans ses choix. Le second épisode en revanche, Deus Ex : Invisible War a clairement déçu. Crée avec un portage Xbox à l'esprit, le titre a clairement désenchanté les fans par son aspect trop console, ses cartes étriqués, et ses mécanismes épurés. Pour ce nouvel opus, c'est le jeune studio Eidos Montréal qui hérite cette fois du développement. Nous y suivons les aventures d'Adam Jensen, chef de la sécurité de Sarif Industries, une société spécialisée dans les biotechnologies. Sa mission ? Découvrir qui veut nuire aux intérêts de son employeur. La tâche s'annonce difficile, car à peine la partie débute t-elle, que vous voilà la cible d'une attaque surprise prenant pour objectif les laboratoires de Sarif. Six mois s'écoulent. Mortellement blessé lors d'une fusillade, Jensen a finalement survécu, mais y a laissé une part de son humanité. Contre son gré, il est désormais un augmenté, c'est à dire pratiquement un cyborg. En effet, en 2027, l'homme est en mesure de se faire greffer de nombreux membres artificiels pour augmenter ses capacités physiques : Des yeux plus perçants, des bras plus puissants, des jambes plus rapides, etc.
Le groupe industriel de Detroit a fait fortune dans ce domaine, et a su générer des convoitises. Et bientôt, Sarif s'apprêtera à publier une découverte susceptible de bouleverser le monde. Au point de causer un accident majeur ? Quoiqu'il en soit, devenu un surhomme, Jensen devra mener l'enquête jusque Heng Sha, une île au large de Shangai, avant de vous guider jusqu'à Montréal. David Sarif est persuadé qu'un vaste complot mondial se trame en coulisses. Naturellement, Jensen devra fréquemment se battre contre des mercenaires eux aussi augmentés. Si Deux Ex n'est pas un FPS, le personnage est en mesure de se battre en faisant parler les poings, ou bien en sortant les fusils. Et bien sur, il sera permis d'augmenter son personnage en faisant tout un tas d'améliorations pour le transformer en Terminator des temps modernes, en spécialiste de l'infiltration ou bien du piratage . Les soldats ennemis sont d'ailleurs étonnamment intelligents, et en cas de dommages trop sévère, la fin de partie sera proche.
Un aspect steampunk très prenant.
Évoquant quelque peu le film Blade Runner, Deus Ex Human Revolution offre une patte artistique particulièrement audacieuse, avec un monde "steampunk" très détaillé et riche en situations, malgré un graphisme parfois un peu désuet. Le moteur 3D commence en effet à sérieusement dater (deux ans tout de même), mais le titre ne manque pas d'élégance même si on ne retrouve aucune optimisation depuis l'édition d'origine. On pourra d'ailleurs noter les visages très robotique des personnages, ou bien encore d'importants problèmes de synchronisation labiale. Les doublages sont plutôt réussis dans l'ensemble, même s'ils n'offrent pas toute l'intensité des voix américaines. Si la trame se déroule à la première personne, il ne s'agit pourtant pas d'un bête jeu de tir, mais plutôt d'un titre action/aventure d'une grande qualité, et à la narration exquise. Comme c'est souvent le cas dans les RPG occidentaux, les dialogues (totalement en français) sont souvent à choix multiples, et les réponses que vous choisirez auront forcément une conséquence sur la suite des évènements. Souvent, des missions annexes seront débloquées en parlant aux personnages secondaires. Il faut d'ailleurs signaler que le jeu est très old school dans sa progression, et certains joueurs risquent de trouver cela assez frustrant, surtout que le jeu est assez difficile, notamment les boss. Cependant, la barre de vie se régénère automatiquement au bout de quelques secondes d'inactivité (ô surprise). Quant aux musiques futuristes, elles contribuent à poser l'ambiance si particulière du jeu. Du bel ouvrage. La jouabilité demeure très accessible, et les scripts ont été réduits à leur plus simple appareil. L'intelligence artificielle est davantage en retrait puisque les ennemis ne vous poursuivent pas sans arrêt. Il suffit souvent d'aller jusqu'à la limite d'une porte pour les semer. Il faudra environ vingt heures pour terminer la campagne principale du jeu, près du double si vous effectuez toutes les missions annexes. Plusieurs fins sont d'ailleurs possibles, mais l'épilogue manque cruellement d'intensité. A noter la présence de quelques séquences à la troisième personne.
Alors quid de la mention Director's Cut ? Outre des combats de boss repensés (bien que ce ne soit pas encore la panacée), le DLC Le Chaînon Manquant est à présent directement intégré dans la campagne, ainsi que la mission bonus Sauvez Tong. PlayStation 3 oblige, il est possible de brancher une PlayStation Vita pour allèger un peu l'écran. Vous retrouverez alors sur la portable des options allant de la gestion des augmentations en passant par une carte de la zone traversée, votre inventaire, ou encore la lecture des journaux électroniques. On pourra également pirater les terminaux en pressant l'écran tactile, ce qui rend l'expérience davantage confortable. Enfin, il est possible d'accéder aux commentaires des développeurs ainsi qu'à un guide stratégique virtuel, mais sachez que l'ensemble est intégralement en anglais.
VERDICT
Deus Ex Human Revolution n'est certainement pas une révolution, mais est un successeur fidèle au titre d'origine. L'intrigue s'avère pleine de rebondissements, la direction artistique n'est pas loin du sans faute, l'ambiance steampunk est très immersive, et le gameplay est d'une très grande richesse. Cette réédition sur PS3 se pare de plusieurs ajouts intéressants, notamment une meilleure intégration des DLC, des boss retravaillés, et une compatibilité Vita intéressante. Néanmoins, si vous disposez déjà du jeu d'origine et de ses suppléments, l'intérêt pourra sembler mince.