Torment : Tides of Numenera
Publié le 15/03/2017 Dans PlayStation 4
Un retour attendu ?

Développé par inXile Entertainment, Torment: Tides of Numenera est présenté comme le successeur du célèbre Planescape: Torment, publié en 1999 sur PC. Dans ce RPG de science-fiction, l'intrigue se déroule sur Terre mais dans un milliard d'années. Un nouveau monde s'est bâti sur les ruines de huit civilisations avancées, capables d'ouvrir des failles dans le temps et l'espace, de modifier les continents et de faire renaître le soleil mourant. Vous incarnez un corps laissé vacant par le Dieu Changeant, dans ce Neuvième Monde, la mort n'est en effet plus la fin. Lorsqu'une personne périt, son esprit se reconstruit dans un labyrinthe psychique. On pourrait un peu assimiler le processus à celui que connaît le Doctor Who à chaque régénération, le nouvel esprit conserve les fragments de mémoire de l'ancien hôte, mais une personnalité qui lui est propre. Évidemment, il faudra faire avec la réputation de sa vie d'avant, ce qui peut réserver quelques surprises voire des frayeurs. Au sein de Numenéra, vous découvrirez une galaxie de protagonistes fantasques et e multiples quêtes. Autant l'avouez tout de suite, le jeu laisse la part belle aux dialogues, très nombreux, et aborde des thèmes adultes et profonds (la mémoire, la mort, la vie, l'esprit, etc).

Quelque soit le sujet abordé, Torment laisse la possibilité de trouver une issue diplomatique, même s'il faut s'avérer un peu menaçant. Il sera nécessaire de prendre des milliers de décisions, qui rendent chaque partie véritablement unique. Mais Torment se noie parfois dans une logorrhée abusive, à contrario de Planescape, où tout était beaucoup plus fluide et posé. Financé par Kickstarter, Torment aurait sans doute nécessiter d'avoir une équipe créative plus nombreuse afin de mieux soigner la cohérence. Les compétences intellectuelles liées à la compréhension du monde prennent souvent le pas sur l'aventure pure et dure. Il existe bien sur une mécanique de combat, mais elle est assez abscons. On pourrait même rapprocher Torment d'une histoire interactive, les combats peuvent même interrompu en discutant !

Une réalisation à l'ancienne.

Sur le plan technique, Torment : Tides of Numenera est loin d'impressionner, mais affiche tout de même des environnements variés, chose parfois rare dans un univers futuriste, et une bonne lecture de l'action. A l'instar de Wasteland 2, le titre tourne sur le moteur Unity 5, et on n'échappera pas à quelques ralentissement sur consoles. On appréciera le travail d'écriture excellent et des dialogues à choix multiples à l'issue souvent incertaine, mais l'interface manque encore de confort, et la police de texte utilisée aura raison des presbytes tant elle demeure petite à l'écran. PS4 oblige, le gameplay se devait d'être adapté au pad, finalement, il n'y a pas tant de mécanismes que cela à gérer. Oh bien sur, des affrontements au tour par tour sont possibles, mais le manque de dynamisme des joutes ne pousse pas à s'y essayer. Il y a pourtant des éléments novateurs, notamment la gestion des flux, qui symbolisent les courants comportementaux, et qui influent donc sur la psychologie du personnage, ou encore la gestion des points qui permet d'augmenter ses chances de réussite pour appuyer une décision ou une action.

Le grand point fort du jeu est sa durée de vie, comptez près de quarante heures pour terminer la campagne, sans compter les nombreuses quêtes annexes, malgré un épilogue très expéditif. On retrouve des musiques signées Mark Morgan, le compositeur des bandes-son de Fallout 1 et 2. Les doublage anglais s'en sortent avec les honneurs, et les bruitages ne manque pas d'énergie. Il est bien sur possible de jouer sur PS Vita via la fonctionnalité Remote Play, mais le confort est encore plus précaire. A noter que la version physique du jeu est livrée avec une carte du monde et le CD de la bande son.

VERDICT

Torment : Tides of Numenera est un titre pensé pour les amateurs du genre. Résolument old school, le titre d'inXile Entertainment offre une véritable liberté d'approche de l'aventure et une progression délicieusement narrée. Hélas, l'action passe rapidement au troisième plan, et finalement l'expérience devient très frustrante tant les dialogues se succèdent pendant des heures, laissant le joueur souvent spectateur de Numenéra.

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